Ce Nord maudit est le troisième et dernier recueil de
Iouri Kazakov traduit en français à ma connaissance. (Les deux autres étant
La Petite Gare et
La Belle Vie, beaucoup d'autres nouvelles de cet auteur n'ont jamais été traduites.) On y retrouve la plume sensible de l'auteur, sa description des espaces grandioses, mi-sauvages, mi-colonisés par l'homme du nord-ouest de la Russie, aux alentours de la Mer Blanche.
Personnellement, j'adore sa façon de dresser le portrait d'un travailleur ou d'un coin de plage perdu dans le grand nord. Il sait admirablement dépeindre au format " nouvelle ". J'ai été un tout petit peu moins enthousiasmée que dans les deux autres recueils même si je considère son travail d'écriture comme de haut vol.
Le livre se compose de sept nouvelles et d'un récit a priori véridique sur les impressions personnelles de l'auteur lors de ses virées dans le grand nord (Ce récit s'intitule Journal du Nord). J'ai particulièrement savouré la nouvelle La Laide, qui selon moi est la plus poignante du recueil. J'ai également beaucoup apprécié Les Souliers Roses ainsi que Nestor & Kir. Cette dernière, sans remettre en cause le communisme de l'époque, évoque sans complaisance le fait que les anciens koulaks (paysans aisés) avaient une haine affichée pour la révolution communiste ainsi que les raisons de cette haine.
Les autres nouvelles et le journal, tous sans jamais être déplaisants m'ont moins marquée. En somme, un bon livre, très agréable à lire, mais pas aussi succulent à mes papilles de lectrice que d'autres du même auteur. Bien entendu ce n'est que ce retors maudit d'avis qui me souffle dans la tête, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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