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Critique de Khalya


Mary Beth Keane retrace le combat pour sa liberté de Mary Mallon, que les médias de l'époque ont surnommée Mary Typhoïde, et qui a été un des premiers porteurs sains répertoriés par les autorités sanitaires.
D'un côté, on ressent une certaine empathie pour Mary. Celle-ci, arrivée d'Irlande, commence comme blanchisseuse avant de réussir à décrocher un poste de cuisinière. Financièrement indépendante, elle vit en union libre avec Albert, un homme au départ travailleur mais qui se révèle très vite alcoolique et versatile. Si un travail ne lui plait pas, il cesse tout bonnement de s'y rendre, laissant à Mary le soin de faire vivre le ménage.
Quand Mary est arrêtée par les autorités sanitaires, quasiment sans sommation, et exilée sur une ile au large de Manhattan, où elle subi examens médicaux et brimades pour la forcer à « coopérer » (interdiction d'envoyer des lettres à ses amis, de recevoir de la visite…), elle est très vite persuadée que tout ceci n'est en fait dû qu'à son indépendance qui dérange.
Son cas pose problème autant aux autorités sanitaires qui ne savent pas bien comment gérer un cas aussi inédit, qu'à Mary qui n'accepte pas l'idée qu'elle puisse transmettre la fièvre typhoïde alors qu'elle n'a jamais été malade de sa vie, en passant par la population qui ne comprend pas cette notion de porteur sain.
Malgré tout, l'empathie qu'on ressent pour Mary, dû essentiellement à l'antipathie qu'inspire Soper, un contrôler sanitaire, qui n'a pas pour habitude d'être en contact avec les patients et traite donc Mary comme un cobaye, est mise à mal du fait de l'attitude butée de Mary.
Malgré les explications qu'on peut lui apporter, elle se contente de répéter qu'elle n'a jamais été malade et que donc elle est victime de persécutions.
Pire, quand un juge décide sa remise en liberté à la seule condition qu'elle cesse de cuisiner pour d'autres, car c'est ainsi qu'elle transmet la maladie, elle va promettre puis passer outre, allant jusqu'à changer son nom pour continuer à cuisiner malgré le nombre de malades qui ne cesse d'augmenter autour d'elle.
Si je veux bien admettre que Mary ne savait pas le danger qu'elle représentait quand elle a transmis la maladie aux première victimes, sa volonté de dissimuler son activité de cuisinière, de chercher des arguments comme dire que la boulangerie n'est pas de la cuisine, démontre qu'elle était parfaitement consciente de sa condition de porteur sain après sa mise en quarantaine et qu'elle a décidé de refuser de la reconnaître, peut importe le nombre de personnes qui aura à en pâtir.
On se demande vraiment comment tout ça va finir, mais je continue a être persuadé que si un autre médecin que Soper avait pris l'affaire en main, était venu voir Mary pour lui parler, lui expliquer, au lieu de la traiter comme une criminelle et une cobaye, cela aurait tout changé.
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