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Critique de Trollibi


Vu qu'on est confiné depuis un an, en débutant la lecture du roman de Mary Beth KEANE, je me suis demandé si le moment était bien choisi pour se plonger dans la vie romancée d'une porteuse saine de la fièvre typhoïde, qui se retrouve placée en quarantaine sur une île au milieu de l'East River d'abord pendant 3 ans et puis... jusqu'à la fin de sa vie... Et bien, en fait, je ne regrette absolument pas ma lecture.

Le cadre historique de ce roman est extrêmement bien documenté, on sent que l'auteur a effectué de nombreuses recherches sur la vie à New York au début du XXe siècle ainsi que sur la vie de son héroïne, Mary Mallone, surnommée à l'époque « Mary Typhoïde ». Je n'avais qu'une vague idée de ce qu'était la fièvre typhoïde et je ne connaissais absolument pas Mary Mallone avant d'ouvrir le roman. J'ai trouvé le sujet très intéressant et la vie romancée de l'héroïne très touchante. le destin ne l'a pas épargnée : arrivée d'Irlande à l'âge de 14 ans, elle a été engagée dans plusieurs maisons d'abord comme blanchisseuse puis comme cuisinière, métier pour lequel elle a un réel talent, sa vie de couple est chaotique pourtant elle l'aime, son Alfred. Et puis, il y a cette arrestation, cette mise en quarantaine, cette accusation de transmettre la fièvre typhoïde, ce qu'elle ne comprend pas puisqu'elle n'est pas malade et cette interdiction de faire ce pour quoi elle se sait destinée : cuisiner pour les autres. Sa force de caractère et sa détermination inspirent le respect et lui ont permis de faire face et de se relever. le récit n'est pas linéaire, il y a de constants aller-retours entre les événements présents et les souvenirs de Mary avec une légère incursion dans les pensées d'Alfred également. Ce n'est absolument pas déstabilisant. L'auteur ne s'apitoie pas sur le sort de Mary, elle ne prend pas parti, laissant le lecteur se faire sa propre opinion sur les actes et pensées de Mary.

Et lui laissant le choix de répondre à cette question, s'il le peut : qu'aurions-nous fait à la place de Mary ? Aurons-nous accepté de croire les médecins et de nous laisser enfermer sans broncher ? Ou aurions-nous refusé de nous soumettre sachant qu'il y avait un risque qu'ils aient raison et que nous ne voulions pas l'admettre ?
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