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Critique de Azor


Azor
15 novembre 2015
Les désœuvrés, premier roman d'Aram Kebabdjian est un livre tant étonnant que complexe. L'auteur a en effet bâti son oeuvre autour du thème de l'art contemporain. Il situe l'action dans un univers où l'art, après la mort de l'industrie (pour des raisons qui nous sont d'ailleurs inconnues) aurait pris la place principale dans la société. Le roman est étonnant car chaque chapitre correspond à une oeuvre d'art et en porte le nom ainsi que celui de son auteur. Tout est pure fiction et il faut bien reconnaître qu'Aram Kebabdjian ne manque pas d'imagination quant à l'invention (en écriture du moins) de ces si nombreuses et diverses œuvres. Tous les domaines de l'art sont abordés de la peinture à la photographie en passant par l'architecture, la littérature ou encore le bioart et autres disciplines parfois un peu surprenantes.
Le roman s'articule autour d'un lieu, la Cram, la Cité radieuse des artistes modernes, tant convoitée par les artistes, qui tous souhaitent pouvoir s'y installer, malheureusement les places sont attribuées selon le mérite, le talent, et surtout selon la notoriété de l'artiste, ce qui est source de jalousie et tension entre les artistes. Autour de ce lieu gravite toute une galerie de personnages que ce soient les artistes eux-mêmes ou les galeristes, marchands d'art et autres collectionneurs. Un personnage se détache cependant du lot, Dolorès Klotz, adepte de l'art minimaliste, dont la vie, le caractère, la fragilité, la sensibilité et la tristesse souvent, sont largement dépeints par l'auteur.
Il y a dans ce roman un côté satirique, les spectateurs, dans ce monde où l'art est devenu roi, sont bien souvent tournés en ridicule, comparés maintes fois à un troupeau, ils vont là où il faut aller, applaudissent et admirent ce qu'il faut applaudir et admirer mais semblent cependant dénués de tout sens critique. Certaines œuvres prêtent également à sourire, on peut sentir dans leur description une légère pointe d'ironie qui nous pousse à nous interroger sur la notion d'art en elle-même.
Cependant et malgré la qualité de l'écriture d'Aram Kebabdjian, si riche et poétique ainsi que son inventivité certaine, on se perd un peu dans ce roman peut-être trop riche tant au niveau des œuvres que des personnages trop nombreux, aux relations sans doute trop complexes. Mon sentiment est mitigé après la lecture de ce roman, peut-être une deuxième lecture serait-elle nécessaire.
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