Citations sur La petite filleà la kalashnikov : Ma vie d'enfant-soldat (17)
Ces lourds fusils avaient remplacé nos mères. Plutôt mourir que perdre son fusil. Nous étions devenus inséparables. Sans mon arme, je me sentais totalement vulnérable. On est en droit de se demander si les chefs étaient conscients de ce qui nous arrivait. Peut-être s’en rendaient-ils compte ? Mais ils préféraient laisser à Museveni le soin de mettre un terme à tout cela.
J’ai été choquée de voir que les gens de mon âge n’ont pas d’enfant, vont à l’école, n’ont pas tant de responsabilités à penser. Je ne savais pas quoi leur dire. Et au Danemark, même un chien à une maison, des parents.
Élève ta voix et proclame ton droit à disposer librement de ta vie, ton droit à vivre dans la dignité.
Je voulais aller aux États-Unis. Quand on m’a annoncé que le Danemark voulait bien de moi, j’ai eu peur que ce soit trop près de l’Afrique. Je ne connaissais pas ce pays.
À l’armée, il y avait les viols, il y avait le sang,... Mais au moins, je n’étais pas seule.
Nous ne partagions jamais nos sentiments. De toute façon, les filles qui étaient violées n’en parlaient pas.
Une fois qu’on s’est engagé dans l’armée, c’est difficile d’en sortir.
À la fin, un esprit de compétition s’est installé entre nous. Si l’un de nous avait l’air apeuré, les autres se moquaient de lui.
J’ai trouvé ma mère, mais c’était difficile de la revoir, d’éprouver des sentiments... J’ai pris peur et j’ai fui.
J’ai entendu une voix criant “gauche, droite, gauche, droite”. Des garçons et des filles s’entraînaient côte à côte. Je n’avais jamais vu ça auparavant. Les soldats de l’armée du gouvernement étaient différents, plus âgés. C’était tellement impressionnant... Je ne pouvais plus attendre d’être là.