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Critique de filippo


Abdi, l'agha d'un petit village niché sur un plateau des contreforts du Taurus, en Turquie, n'a d'autre politique que l'oppression et l'asservissement. Affamant ses gens, brimant ceux qui tentent de s'élever contre son pouvoir dictatorial, il choisit comme bouc émissaire le jeune Mèmed, dit le mince, qui tente par tous les moyens de résister. Apprenant qu'Abdi souhaite marier son neveu à celle qu'il aime depuis toujours, Hatché, Mèmed le Mince décide de fuir le village avec sa bien-aimée. Mais l'agha, humilié, se lance à la poursuite du couple….. A la fin, Abdi Agha est tué par Memed
Le style de Kemal allie une grande finesse et un vocabulaire très simple, très terre-à-terre, qui sent bon le terroir. le livre s'ouvre sur une sorte de travelling qui va de la côte turque pour monter vers les plateaux, jusqu'à ce paysage désolé des champs de chardon. L'auteur connaît très bien les paysages qu'il décrit, leur apparence au cours de la journée, du mois, de l'année.La culture orale est aussi à l'honneur : chansons, allusion à certains poètes
On sent la volonté d'être fidèle au parler paysan. Les phrases des dialogues sont courtes, mais s'enchaînent comme des litanies. Ces fichus paysans sont d'ailleurs assez retords et matois, ou parfois au contraire déconcertants de simplicité, voire de naïveté.
Enfin, ce roman d'apprentissage fonctionne comme une épopée. Notre héros est paré de toutes les qualités, il est aimé des villageois (même s'ils disent le contraire pour ne pas se faire tabasser). Parfois, un ami le sauve d'une situation désespérée. Souvent, d'ailleurs, un personnage dit quelque chose et le groupe va le répéter, un peu comme un choeur antique. Il y a le souffle d'une épopée dans les scènes de combat, qui sans cela serait répétitive. On est donc dans l'archétype, celui du bandit au grand coeur, du justicier qui va se venger du tort que lui a fait un gros salaud lâche.
"Memed le mince" est à la fois un chouette roman de terroir et une épopée sur un bandit au grand coeur : laissez-vous tenter, même s‘il fait 550 pages.
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