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Critique de Khalya


Le récit alterne entre la vie de Clarissa, racontée à la troisième personne, et le contenu des carnets qu'elle rédige, sur les conseils d'une association contre le harcèlement, qui eux, sont à la première personne et dans lesquels elle s'adresse directement au harceleur.
On peut ainsi suivre le quotidien de Clarissa : la peur, la méfiance, la solitude…
Clarissa a l'impression de ne pouvoir se tourner vers personne, que chaque action qu'elle entreprend pour dénoncer le harcèlement se retourne contre elle, la faisant passer pour une allumeuse, une paranoïaque…
Rafe la poursuit jusqu'au tribunal où elle est jurée. Et ce procès, qui devait être une sorte de refuge pour elle, loin de son tourmenteur, devient la preuve qu'elle ne peut trouver aucune aide. Elle voit comment les avocats retournent la situation contre la victime et s'imagine à sa place et ce qu'on lui opposera pour la faire passer pour une folle hystérique qui cherche à détruire la réputation d'un homme respectable.

Le plus choquant c'est la réaction de la police : « vous n'êtes pas en danger immédiat, il ne vous a pas agressée, vous n'avez pas de preuves… » Sous entendu, on interviendra quand ce sera un meurtrier… Même si c'est un violeur, apportez les preuves et on verra…
Et après on s'étonne des statistiques que nous révèle l'auteur : les femmes ne portent plainte qu'après 101 incident lié à leur harceleur, 8 femmes meurent chaque mois victimes de violence conjugale… Je suis surtout étonnée qu'elles ne soient pas plus élevées.

L'auteur nous livre également les conseils que donnent les associations pour lutter contre les harceleurs, mais honnêtement, sans une intervention policière et face à un esprit malade, ils ne sont pas d'une grande aide.

Rafe est vraiment un grand malade. Clarissa a beau lui dire clairement : Non, je ne veux pas sortir avec toi, non je veux que tu me laisse tranquille… c'est comme si ses paroles n'avaient aucun sens pour lui. Quand elle le repousse, il lui répond qu'elle est fatiguée et qu'elle ne sait pas ce qu'elle dit ; quand elle le fuit, il dit que ce n'est qu'une dispute, qu'elle est de mauvaise humeur… bref, il a toujours une réponse qui le conforte dans son illusion de l'amour de Clarissa. Il est vraiment flippant et de toute évidence, il n'hésiterait pas à recourir à la violence pour arriver à ses fins.

Au tribunal où elle est jurée, Clarissa rencontre Annie, une mère célibataire avec un sacré caractère, et Robert, un pompier que je n'arrive pas à cerner. Il a beau être plutôt sympathique, il y a un je-ne-sais-quoi dans son attitude qui me dérange.

Pour la fin, je pense vraiment qu'il aurait été difficile que ça se termine autrement. On aime ou on n'aime pas. Personnellement j'ai apprécié.
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