AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Godefroid


Difficile de se faire une idée en lisant la quatrième de couverture : s'agit-il d'un thriller ou bien d'une vulgaire histoire matrimoniale qui tourne mal, du genre de celles qui font péter l'audience des pires émissions télé ?
Sally Goodchild, belle plante américaine de 37 ans, est reporter internationale ; elle couvre entre autres les diverses catastrophes qui martyrisent le continent africain. Lors d'une mission un peu chaude, elle rencontre le beau Tony Hobbs, la petite quarantaine : un type charmant, courageux et plein d'humour très distancié (Tony est anglais). La mayonnaise prend tout de suite, et le couple part s'installer à Londres où Sally va donner le jour à son premier bébé. Grossesse difficile, accouchement traumatisant du petit Jack, et dépression post natale sévère. Tony semble de plus en plus distant, tout en faisant de ponctuels assauts de gentillesse. On a déjà dévoré la moitié de ce bouquin de 400 pages ; le tableau est bien planté, et les vrais ennuis peuvent commencer : Tony prépare à sa femme une saloperie sans nom, avec la bénédiction de la justice britanique. Sally, qui a contre elle un dossier accablant, sombre dans le 36e dessous... mais elle parviendra à remonter la pente.

Le drame matrimonial est mené tambour battant. L'américaine déphasée et démolie va finir par trouver une aide inattendue pour sortir de l'enfer qui s'est ouvert brutalement sous ses pieds. le livre est écrit à la première personne (c'est Sally qui raconte), et la narration est néanmoins parfaite, tant Kennedy semble être parfaitement rentré dans la peau de son héroïne. La peinture des discordances culturelles entre anglais et américains et un régal. L'univers impitoyable des avocats est parfaitement mis en scène : on rencontre des requins prétentieux aux honoraires estomaquants, ainsi qu'un incroyable personnage d'avoué travaillant pour l'aide juridique, miteux et fuyant au possible, et pourtant d'une efficacité diabolique (...et pour la bonne cause). Il y a aussi et surtout les deux jours d'audience au tribunal qui clôturent le roman ; interrogatoire et contre-interrogatoire des témoins, manipulation du juge, etc... le style de Kennedy fait encore une fois merveille (comme la traduction de Bernard Cohen) et cela vaut d'être souligné, les thrillers si bien écrits n'étant pas monnaie courante. le lecteur de roman noirs peut donc lui concéder cette incartade dans les embrouilles matrimoniales sans meurtre ni violence physique. Cependant, question adrénaline, "une relation dangereuse" reste en deçà des premiers romans de l'auteur, sensiblement plus éprouvants.
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}