J’ai peur qu’en souhaitant la fin de tout cela, je ne fasse que désirer mon anéantissement. Mieux vaut que les absurdités qui précèdent le procès continuent. Je veux rester à l’abri dans le cocon de cet hôtel, si c’est le seul moyen d’éviter la réalité.
Je veux que nous sachions tous les deux que, même dans le noir, il y aura toujours de la lumière et que, quoi qu’il arrive, nous durerons éternellement.
Je ne peux plus vivre avec les secrets, les demi-vérités et les dissimulations.
L’indulgence va encore mieux avec l’alcool.
Plus rien ne compte à présent hormis le désir qui brûle dans ses yeux. C’est plus dangereux qu’un incendie, mais je m’en fiche. Au contraire, j’ai envie de cette chaleur. Peut-être qu’il a réprimé ce feu tout à l’heure à l’hôtel, mais il vient de renaître avec dix fois plus de vigueur, et je veux qu’il brûle librement. Qu’il nous engloutisse tous les deux et nous réduise en cendres.
Tu veux souffrir parce que la douleur te donne le pouvoir de vaincre… de te hisser à la surface pour faire un bras d’honneur au monde entier.
Je suis comme l’une des femmes des tableaux de Blaine, immobilisée par ses pinceaux dans un état de folle excitation, incapable d’atteindre la satisfaction.
On dit que les huîtres sont un puissant aphrodisiaque, mais je crois que les perles sont tout aussi excitantes. Il paraît que Cléopâtre en avait réduit une en poudre et l’avait bue avec du vin afin de se rendre irrésistible pour Marc-Antoine.
Comme c’est facile de succomber à un enchaînement de caresses et de plaisir, de besoin et de désir. C’est comme si j’étais dans un état de soif perpétuel et qu’il était l’ambroisie la plus suave qui soit.
C’est tellement plus facile de choisir une couleur quand on la voit sur un mur.