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Critique de lechristophe


Nous sommes au XIXe siècle, dans un village de Prusse habité par des vieux-luthériens, des protestants ultrareligieux.
L'héroïne, Johanne dite Hanne, a 14 ans. Elle est perçue comme différente par l'ensemble des villageois. Très grande et assez gauche, elle est aussi plutôt solitaire, préférant la compagnie des animaux ou de son jumeau, Matthias. Très proche de la nature, elle possède un don particulier : elle perçoit les voix de tous les végétaux, les minéraux, les cours d'eau et les vents. Elle se sent donc très éloignée des corvées ménagères dévolues aux femmes dans sa communauté très (trop) religieuse même pour l'époque.
Un jour, une famille (le père, la mère et leur fille) s'installe dans une maison délabrée située dans la forêt aux portes du village. Très vite, les cancans parcourent les rues : la mère n'est pas allemande mais wende (c'est-à-dire slave) et surtout c'est une sorcière ! Hanne, elle, s'intéresse surtout à la fille de la famille, Dorothea dite Thea. C'est la première personne qui prend le temps de l'écouter, qui ne se moque pas d'elle lorsqu'elle dit entendre la voix des arbres. Très vite, les deux filles deviennent inséparables et leur amitié glisse lentement vers l'amour.
Les vieux-luthériens étant persécutés en Prusse à cause de leur bigoterie, ils obtiennent le droit d'émigrer en Australie pour y fonder une colonie, un peu à la manière des protestants anglais qui partirent pour le continent américain sur le Mayflower trois siècles avant. C'est au cours de la traversée qu'interviennent les événements qui vont changer la direction du récit en le transformant en roman fantastique.

"Incandescentes" m'a laissé perplexe. L'écriture de Hannah Kent est belle, et sa poésie a été subliment retranscrite par la traductrice Sarah Tardy. Mais bon dieu, que c'est lent ! C 'est tellement lent que je voyais les pages tourner et je me demandais où l'auteure voulait en venir tant il me semblait que le récit avait du mal à avancer.
Ensuite, on peut voir le roman comme l'histoire d'amour entre Hanne et Thea, mais moi j'ai surtout noté, dans la seconde partie, celle faisant intervenir le fantastique, l'énorme égoïsme de Hanne : tout doit tourner autour d'elle, même en son absence.

En bref, toute la partie historique (la vie villageoise au XIXe siècle, la traversée en bateau et les conditions de vie à bord, la colonisation des terres aborigènes...) m'a intéressé. Par contre, moi qui suis plutôt un lecteur de littératures de genre, l'irruption et le traitement par l'auteure de l'élément fantastique m'a plutôt laissé de marbre : je trouve qu'elle n'en a pas fait grand chose sur près de trois cents pages. Mais je comprends les lecteurs et les lectrices qui ont été subjugués par l'écriture de Hannah Kent.
Pour finir, je voudrais remercier Babelio de m'avoir tiré au sort lors de sa Masse Critique de janvier et Les Presses de la Cité de m'avoir envoyé cet ouvrage.
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