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Critique de avislitterairedetheoetgaultier


Septième roman de l'auteure, première lecture pour moi, et quelle découverte ! En refermant le livre, j'ai eu le sentiment d'avoir vécu l'année de ce chantier avec ses acteurs, envoûté par un phrasé ciselé et poétique, surpris souvent, ému aussi par tant de beauté et de violence sous-terraine. C'est beaucoup plus que l'histoire d'un pont !

John Johnson alias le Boa, maire mégalomane de la ville imaginaire de Coca, en Californie, veut faire de sa cité ronronnante la concurrente de Dubaï, et ce au travers d'un geste : remplacer le vieux Golden Bridge construit en 1912 par une “autoroute par-dessus le fleuve”.

Marcher dans la nuit violette. “Toutes sortes de gens se mirent en marche dans la nuit violette et convergèrent vers la ville dont le nom de soda jouait comme mille épingles corrosives dans leur bouche sèche.” de partout, des hommes et des femmes arrivent, chargés de leur histoire et de leurs espoirs, vers ce chantier dont le chef sera Georges Diderot, l'homme qui aime se placer “à la culotte des choses”.

Organiser le tâtonnement. La vie du chantier bat son plein, des rencontres se font, des menaces planent, le chantier remue bien plus que la terre, et du lit du fleuve se tissent des destins. Ce fleuve, “long cobra doré sommeillant et sauvage couché en chien de fusil sur tout un contient, compose, sépare”.

Prendre la mesure des lieux. le temps des origines, des pionniers et pionnières, des missionnaires, des indien•ne•s. Car on n'efface pas le passé.

Un troisième paysage. La phase deux du chantier, le temps des grues, l'élévation des deux tours. Et des menaces qui se précisent, des vies qui se racontent autour de cette entreprise si grandiose et pourtant si fragile.

De l'autre côté de l'eau. L'ultime phase des travaux, le câblage et la pose du tablier du pont. Passer de l'autre côté, réunir des rives, retourner aux sources.

Gaultier
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