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Critique de plouche


Ce n'est pas le livre le plus réputé du fameux beatnik réactionnaire Jack Kerouac cela ne l'empêche pas d'être tout de même très bien. L'ami Ti Jean est déjà assez étiolé, mais il est surtout très enquiquiné par tout ce qu'il avait inventé à l'insu de son plein gré : les beatniks, les hippies, la contre-culture ce genre de trucs et machins dépeignés qui le fatiguent bien plus qu'autre chose. le voilà donc réfugié loin du brouhaha beat à Big Sur sur les bords du Pacifique. Plus panthéiste, bouddhiste et vieux catholique en loucedé qu'autre chose il se noie dans la nature, habite dans une cahute qui ressemble à une grotte augiérasienne, parle aux étoiles et bois un plus que de raison… Évidemment, tout cela ne dure pas, l'ennui, le mal-être, la solitude lui pèsent sur les omoplates avec une lourdeur tout ontologique. Même la nature semble lui en vouloir et le voilà bientôt de retour dans la ville brumeuse si mal célébrée par Scott McKenzie et Maxime le Forestier. En somme, la boucle est bouclée, et la boucle est pour le moins méphistophélique.
Puisque j'ai encore la langue un peu levée, je profite de mon bref passage en ces lieux pour vous signaler que l'ami Kerouac, et notamment l'ami Kerouac terminal, était un type très bien. Un type libre de se tuer dans l'alcool. Libre de se gâcher et de ne rien donner à ce consortium problématique que forme la société. Libre de ne pas être concerné par un monde offrant toute une gamme de pesanteurs mordorées. Libre de ne pas être politique au sens merdeux. Nouveau Redneck, il se réfugie dans les jupes de sa génitrice entre deux delirium tremens … On le trouve puant de conformisme, alors que lui n'est que désolation, entre son frère mort, ses problèmes d'identités mal assumés, une vraie féerie morose. Tout ça finira mal dans un genre de glauque divertimento franco-canadien au milieu des reptiles et de la fièvre. Ensuite, le silence, la mort… Les écrits restent.
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