Bernie Gunther, tome 5 : Une douce flamme

Lorsqu'on a lu les enquêtes de Bernie Gunther, il est surprenant de constater que leur auteur est en réalité écossais, tellement il sait nous plonger dans l'ambiance de l'Allemagne des années 1930 comme de l'Argentine de 1950. En effet, Philip Kerr recrée avec justesse et décontraction les évènements d'époque, sans que l'on ait jamais l'impression de subir un cours d'histoire ni de voir l'auteur étaler fastidieusement. Au contraire, on ne peut qu'apprécier de cheminer aux côtés de Bernie, inspecteur peu conformiste et jamais donneur de leçon qui reconnaît lui-même: "Je suis coupable, moi aussi. J'ai mis ma survie au-dessus de toute autre considération. C'est une évidence. Si j'étais vraiment innocent, je serais mort (...). Ce qui n'est pas le cas." (p. 353) Cette nouvelle enquête m'a permis d'en apprendre davantage sur l'Argentine de Juan Peron tout en suivant une histoire bien ficelée, où rien n'est jamais si simple qu'il n'y paraît. Un policier très réussi, avec un enquêteur toujours intéressant à retrouver.