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Critique de Chaplum


Frankie Crowe et Martin Paxton sont deux petites frappes qui trempent dans des combines minables. Mais Frankie en a marre de stagner et rêve de grandeur. Il veut faire un gros coup, celui qui lui permettra d'amasser une grosse somme facilement et lui permettra d'être enfin respecté, et non plus à la solde des autres. Son idée est de kidnapper un banquier car ces derniers ont un accès rapide à l'argent. Sa cible est trouvée : Justin Kennedy, homme prospère qui vit dans les quartiers résidentiels de Dublin avec sa femme Angela et leurs deux enfants. Frankie et Martin réussissent à trouver deux autres complices et mettent leur plan au point. Mais dès le départ, les choses ne se passent pas vraiment comme prévu …

Je ne connaissais pas du tout cet auteur de polar et je ne suis pas une habituée de ce genre. Généralement, je lis plutôt des romans policiers du style whodunit, à l'anglaise ou des thrillers américains. Mais j'aime sortir de mes habitudes de temps à autres.

L'auteur situe son intrigue dans une Irlande en plein boum économique, où les investisseurs se pressent en masse et où les jeunes juristes aux dents longues réussissent brillamment. Mais dans cette Irlande, les laissés pour compte sont aussi légion et Frankie en fait partie. Aussi, lorsqu'il voit Justin Kennedy dans un journal, l'idée de le kidnapper germe dans son esprit. Il rassemble une équipe de bras cassés, qu'il maintient sous sa coupe, mais cette entreprise est de trop grande envergure pour lui. Même le caïd local refuse de lui apporter son soutien, alors qu'il a une dette morale envers lui. Quand on est un looser, on le reste.
Le problème est que Frankie et ses comparses ne sont pas très futés et ont déjà mal interprété la lecture de l'article. Car Justin Kennedy n'est pas un banquier mais un juriste qui travaille dans le rapprochement des entreprises, dont la Banque Styron. D'où la méprise des gangsters. A partir de là, ils vont perdre les pédales et croyant prendre de bonnes décisions, ils vont s'enferrer dans une spirale de violence.

A la petite semaine est un roman qui, au début, m'a fait penser à un récit qui aurait pu tourner à la farce tant les malfaiteurs sont des perdants qui prennent des décisions irréfléchies. Mais je me suis rapidement rendue compte que justement, non, leur bêtise les rendait d'autant plus bêtes et méchants mais surtout imprévisibles. Gene Kerrigan écrit donc un roman classique en apparence, avec une écriture sans beaucoup de relief, parfois grossière, mais vraiment surprenant pour moi qui lit peu de polar de ce genre. Choisissant un mode de narration polyphonique, l'auteur nous permet de suivre tour à tour chacun des malfrats, mais aussi des victimes, que ce soit Justin ou sa femme Angela. Plus tard dans le récit, les policiers interviennent également ainsi que d'autres protagonistes, dont je ne peux trop parler pour ne pas dévoiler la fin. Bien qu'on suive chaque personnage presque en temps réel, la progression de l'intrigue demeure complètement imprévisible, tant les réactions des kidnappeurs se font à chaud et de manière irrationnelle.

J'ai beaucoup aimé cette expérience mais aussi cette plongée dans l'Irlande du début des années 2000. Dans leur fuite, Frankie et sa bande nous font voir quelques coins de ce pays que j'ai visité il y a plus de dix ans : Dublin bien sûr mais aussi le comté de Meath et la ville de Rosslare.

Lien : http://www.chaplum.com/a-la-..
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