Rien n'est nommé des traces du passé qu'est venu chercher l'«envoyé»; sa mission, son travail restent vagues mais pour qui connaît un peu le passé de l'auteur, il est clair qu'il s'agit d'un retour au camp de concentration de Buchenwald. On comprend que le voyage autant que le livre sont une tentative d'intégrer cette expérience de la partager dans une tentative de vivre dans l'après. On comprend aussi que les traces sont indélébiles et que le présent ne peur être appréhendé avec confiance, que tout reste menaçant. Cette angoisse existentielle est extrêmement bien rendue par l'écriture. le style et les thèmes m'ont rappelé ceux de Kafka: la lecture a quelque chose d'oppressant voire de culpabilisant de ne pouvoir alléger le fardeau de l'auteur. On en sort bousculé, à la fois déstabilisé et réconforté par la conscience du confort de notre vie tant matérielle qu'intérieure.
Commenter  J’apprécie         120