Séquences privées, tome 2 : Emprise des sens

Contempler cet adorable visage penché à mi-hauteur de son corps, scruter d’en haut les courbes de ses seins fermes et plantureux, sentir son souffle sur sa peau tandis que le crayon à tatouage stimulait ses nerfs hypersensibles… tout cela l’excitait déjà au plus haut point. Mais quand Joy utilisa son pinceau, cela devint une véritable torture. Son sexe se durcit au point d’en devenir douloureux, et ses mâchoires se mirent à l’élancer à force de les serrer. Il avait l’impression qu’il allait exploser, et tout ce qu’il pouvait faire était conserver son immobilité – autant demander à un bâton de dynamite de rester tranquille.

2 ème nouvelle :

" Elle resta quelques instants debout à quelques pas de la rive, ses cheveux noirs ruisselant d'eau qui dévalait ensuite sur ses épaules rondes et ses seins généreux. La concentration de Chance se brisa. Il continua à regarder la femme à travers l'objectif, l'index en suspens, le souffle coupé. Elle marcha vers la rive en prenant tout son temps. Sa peau constellée de gouttelettes scintillait sous le rayons du soleil.
Comme mû par une volonté propre, son doigt pressa le déclencheur, dans une tentative de capturer son image... son essence."

1ère nouvelle :
"- Je vous ai demandé de rester tranquille pendant un moment.
- D'accord, répliqua-t-elle d'un ton irrité avant de reposer ses fesses à terre. Vous avez l'air frais et dispos; je vous suggère d'aller faire le tour de la caverne pour voir si on capte le réseau quelque part.
Elle lui tendit le téléphone, mais il ne le saisit pas. Il était en colère contre elle, et elle ne pouvait pas lui en vouloir. C'était son imprudence qui les avait littéralement fait atterrir ici.
- Je vous ai dit que je n'avais pas prévu de tomber dans ce trou. Je n'y suis pour rien si vous m'avez suivie.
- Vous avez raison. Je ne peux que blâmer ma propre stupidité, maugréa-t-il entre ses dents."

C’est tellement délicieux !
Un spasme de plaisir la traversa quand il se mit à lui prodiguer la plus délicieuse des caresses. Elle se cabra, impuissante. Raffermissant sa prise sur ses poignets, il passa une main autour de sa taille et continua à agiter la langue tandis qu’elle laissait échapper un gémissement rauque, noyée dans un abîme de plaisir.
Un plaisir brûlant, interdit, et absolument implacable. Il se gorgeait d’elle, stimulant la pointe de chair avec une habileté diabolique. Avant qu’elle ait eu le temps de s’en rendre compte, l’orgasme déferla sur elle. Les muscles crispés, elle arqua le bassin pour prolonger le contact avec sa langue chaude et humide et jouit en un instant libérateur.

La contempler, c’était comme contempler une fissure dans la trame de l’univers. Le monde était vraiment un endroit bien plus vaste et imprévisible qu’il ne l’avait cru. Il n’arrivait pas à détacher les yeux de Joy. Quand elle décroisa enfin les bras, il ne put s’empêcher de remarquer ses seins soulignés par le tee-shirt trempé. Il avait l’esprit en ébullition.

La jeune femme avala sa salive avec peine. Ses ébats torrides avec cet étranger l’avaient plus durablement affectée qu’elle n’osait se l’avouer. La façon dont elle s’était comportée cet après-midi-là l’avait profondément bouleversée. Mais au cours des semaines et des mois qui avaient suivi, elle avait été trop accaparée par son traitement, trop concentrée sur sa survie pour s’attarder sur cet épisode sans lendemain.

Elle croisa son regard pour la première fois et cligna les paupières. Ses yeux avaient la couleur d’une mer calme. Le masque de latex qui dissimulait la partie supérieure de son visage et le maquillage sophistiqué qui recouvrait le reste ne faisaient que souligner leur éclat. Elle trouva son regard d’une vivacité extraordinaire. Comparés aux siens, les yeux des autres gens ressemblaient à ceux de somnambules.
Elle ressentait une impression étrange, à voir ces yeux briller au milieu du costume extravagant qu’il portait. Comme si elle percevait un fragment de son âme à travers le superbe artifice.

Quand ils devaient passer entre les mains des experts du maquillage et des prothèses, les acteurs disposaient d’un spectre de réactions qui allaient du stoïcisme le plus absolu à la complainte ininterrompue, en passant par la crise de nerfs. Il leur fallait souvent rester des heures et des heures immobiles, en position assise, pour permettre aux maquilleurs de sculpter leurs corps et leurs visages.