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Critique de taganga2000


Henri Stamper a fondé sa scierie, en 1898, sur les rives de la rivière Waconda, en Oregon.. 50 ans plus tard, Hank le fils dirige les affaires et comme il refuse de se joindre à la grève des travailleurs syndiqués et continue d'approvisionner la région en bois, l'ambiance est plus que tendue dans le village.

Une lecture très difficile puisque @Kesey change continuellement de narrateur, passe du je au il en milieu de paragraphe. Cela est assez perturbant au début mais une fois habitué j'ai ressenti un grand plaisir à découvrir cet immense roman.

Les descriptions de la nature environnante sont magnifiques  :
la forêt opaque, pleine d'embûches dans laquelle la faune est omniprésente, attention aux ours  !
La rivière indispensable au transport du bois et qui sait se montrer intraitable à ceux qui voudraient la braver quand les crues automnales arrivent. Les scènes de consolidation des digues pour protéger la maison Stamper sont totalement hallucinantes.

Une galerie impressionnante de personnages qui tour à tour prennent part à la narration  :
La famille Stamper représente les pionniers, ceux qui se sont installés envers et contre tout sur ces terres sauvages. Il y a Henri le patriarche fort en gueule qui n'a peur de rien ni de personne, Hank le résistant qui refuse de se laisser dicter ses choix par qui que ce soit et le petit dernier Lee revenu de la «civilisation» pour aider la famille et surtout pour accomplir sa vengeance. Viv la femme de Hank, les cousins qui aident à l'exploitation forestière.
Une vieille indienne un peu sorcière, une veuve tombée dans la prostitution, des syndicalistes, des musiciens qui rêvent de gloire, le patron du bar, centre névralgique du village. Tous ont une histoire, leur histoire à raconter et @Kesey de nous emporter dans une fiction entre réalité et onirisme sur son flot ininterrompu, sauvage comme la Waconda River.

Et puis l'histoire celle évidente de la résistance des Stamper contre le syndicat, l'IWW (industrial workers of the world) qui a joué un rôle important dans l'amélioration des conditions de travail des travailleurs du bois et dont le siège se situe toujours à Portland.
L'histoire de ces habitants qui semblent vivre hors du temps, loin de la civilisation, les scènes dans le bar semblent sorties d'un vieux western.
L'histoire, enfin et surtout, des Stamper dont les membres semblent tout droit sortis d'une tragédie grecque.

Un roman d'une richesse inouïe que j'ai pourtant failli abandonner après quelques dizaines de pages, ma persévérance fut récompensée. Un roman qui finit comme il avait commencé avec un bras humain sectionné à l'épaule dont le majeur déplié défie la foule qui gronde. Magistral  !

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