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Critique de FDRemy


Il m'est difficile de poser mes mots sur les mots de Gabriel Kevlec tant on reste sans voix, sans mot, saisi, transporté, passé la dernière page de son roman « En Toi ». Je vais essayer pourtant...

Je voudrais dire d'abord la couverture… création du photographe Philippe Debiève, nous invitant à contempler l'ambiguïté de deux corps qui semblent se fondre l'un en l'autre. Et puis l'histoire, que je ne veux pas déflorer. Mais oui, il s'agit bien de deux corps. L'un n'est plus, celui de Thomas, le narrateur, mort en soldat au Vietnam le 14 novembre 1965. Mort et cependant… et là je préfère citer Thomas : « Je me suis senti sortir de moi-même comme on tombe une étoffe, un drap de soie glissant de mon visage à mes pieds. Léger et transparent, je me suis séparé, scindé de ma matière, désincrusté de chacune de mes cellules jusqu'à flotter au-dessus de ce corps qui m'avait accompagné vingt-quatre années durant. J'étais… mort. Indubitablement. Pourtant j'étais toujours là. »
Toujours là mais différemment, un être au corps transparent, invisible, qui ne peut s'exprimer en étant entendu, un corps qui, après une longue errance, « flottant entre ciel et mer » est… rentré chez lui, à San Francisco. Un San Francisco de nos jours, plus d'un demi-siècle plus tard, monde nouveau qui se décline « en binaire » et où tout se chiffre en dollars.
Au cours de ses pérégrinations étonnées dans la ville, suivant la voie tracée par un papillon, Thomas retrouve le chemin de chez lui. Mais il n'y a plus de chez lui. C'est alors qu'il rencontre celui qui tout d'abord l'attire irrépressiblement, une fascination, un coup de foudre, la sensation d'une fusion possible. Ce jeune homme c'est Adrian, qu'il suivra, invisiblement, partout où il ira, qu'il se prend à aimer, à aimer éperdument. Mais comment ?

Comment ?

Jusqu'à cette incitation des dernières lignes qui s'adresse à nous, nous qui sommes sur le point de quitter le livre sans qu'il nous quitte vraiment, jamais, tant il est fort : « … vivez à la folie. Aimez jusqu'à votre dernier souffle et même au-delà. Ne cessez jamais de danser sous la Lune. »
Nous le ferons ! Merci à vous, Gabriel Kevlec, de nous avoir offert un tel roman.
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