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Critique de Vexiana


Le résumé ne me parlait pas plus que ça.
Je connaissais l'auteur de nom (je pensais même que c'était une femme) mais je n'en avais rien lu.
Je ne connais que les grandes lignes de l'histoire d'Algérie et ce n'est, a priori, pas un sujet qui me pousse vers un ouvrage (pour le coup, je suis plus tentée par les froides îles du Nord...).
Donc, sur le papier, ce livre ne me tentait pas plus que ça et je l'ai un peu commencé à reculons.
Quelle claque monumentale!
C'est vraiment une émotion particulière quand un livre parvient à vous séduire en quelques phrases et ici, dès les premières pages, j'ai été conquise. Par l'histoire, oui, bien sur, comment ne pas l'être? Mais aussi, ce qui est plus rare, par le style.
Je lis majoritairement des ouvrages de langue étrangère traduits et, quel que soit le talent du traducteur, cela reste un travail d'appauvrissement, aucune traduction, dans quelque langue que ce soit, ne pouvant retranscrire l'absolue essence du mot original. Et, en français, les livres dont le style m'est resté en mémoire se comptent sur les doigts de la main.
Cela faisait donc vraiment longtemps que je n'avais plus été séduite par la plume d'un écrivain mais ici ça a été le coup de foudre. Chaque mot est parfaitement choisi, chaque phrase est en elle-même un vers...Quel talent d'écriture, je suis restée sans voix.
Et l'histoire n'est pas en reste, une histoire riche et cruelle, dure et tendre qui prend pied dans une période historique noire et que l'auteur exploite sans pathos ni misérabilisme. Comme je le dis plus haut, je ne connais pas bien l'Algérie mais le portrait quasiment amoureux qu'en fait Khadra fait entrevoir en quoi il a des accents de Paradis Perdu pour les Français qui y ont vécu. Il nous livre avec ce qu'il faut de retenue et d'émotion les horreurs de la guerres et les excès du colonialisme, la soif de liberté et la détresse de la misère.
Dans cet univers, Khadra fait évoluer des personnages d'une humanité et d'une richesse si profonde qu'on a presque l'impression de les connaître et refermer ce livre nous donne l'impression leur dire adieu. Pendant longtemps, je n'avais plus eu cette tristesse de refermer un livre, ce regret de quitter des personnages qu'on a aimé...ça fait deux fois cette année et là, j'avoue avoir un peu de mal à passer à autre chose.
Un coup de cœur, un vrai!
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