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Critique de Rhapsodie


Quel étrange sentiment à la fermeture de ce roman... Avec les larmes aux yeux, éprouvant la peine du personnage Younes, éprouvant sa nostalgie, ses regrets, et surtout une sorte de colère liée à l'injustice et la vie dure qu'il a subi toute sa vie.

Avec pour contexte la guerre d'Algérie, je me suis déjà appropriée le contexte algérien avec ses grandes inégalités : entre la misère et la joie de vivre de certaines grandes villes qui ont toujours un air de fête, la différence entre Arabes "européens" ou colons, et Arabes "pieds noirs" de la campagne, qui n'arrivent pas à survivre de leurs cultures et meurent dans la misère et l'indifférence...

Jonas aurait pu avoir une vie légèrement différente, grâce à l'opportunité de l'adoption de son oncle qui l'éduque à la culture européenne et lui permet de sortir de la misère. Néanmoins, dès le départ, il est d'emblée le cul entre deux chaises : de quel côté politique est-il ? Qui défend-t-il, quels siens ? Ensuite, il n'arrive pas à avouer son amour à l'amour de sa vie, et pire, la rend profondément malheureuse. Suite à des malentendus, il reste encore et toujours à la marge de sa vie, culpabilisant, blessant autant ses proches que lui-même, ne sachant prendre de réelles décisions, oser sa vie.

J'ai été très touchée par cette histoire d'amour entre Younes et Emilie, centrale dans le roman, un amour impossible, tragique.

Après tant de guerres, de désolations, de pertes de proches, toute la vie de Younes part en fumée, et malgré quelques lumières de pardon et de résilience à la fin du roman, je ne peux m'empêcher de penser : "quel gâchis...", "quelle tragédie".

Un roman à la fois très beau de part ce qu'il dépeint et nous apprend sur l'Algérie, mais aussi difficile à lire, qui nous laisse sur un sentiment confus de désespoir, de regret, de désolation, de nostalgie pleine de mélancolie.
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