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Critique de DOMS


DOMS
27 novembre 2016
Juan, dit Don Fuego, est une figure incontournable des cabarets et des soirées de la Havane. Mais le temps passe, le régime s'épuise, les habitudes changent et le cabaret dans lequel il se produit chaque soir ferme. Il doit se trouver un autre public, d'autres foules à électriser, tenter de relancer sa gloire passée. Pas facile quand la misère locale et les contraintes du pouvoir en place ne laissent pas de marge aux « travailleurS ». Sans solution et sans espoir immédiat, il traine sa lassitude dans la maison familiale.
Puis, incidemment, il rencontre Mayensi, une flamboyante jeune femme rousse qui le subjugue totalement. Tombé amoureux, il va tenter de la protéger, mais cette beauté est un être désespéré et incontrôlable. Leur différence d'âge, le passé lourd et secret, le présent complexe et sombre, et l'apparente folie de Mayensi sont autant d'obstacles à la sérénité de leur relation et à la possibilité de vivre ensemble ; jusqu'au point de rupture, brutal.
Ce voyage à Cuba est l'occasion pour l'auteur de nous parler d'un pays, des espoirs d'un peuple, des désespoirs de sa jeunesse, et de l'art de manquer sa vie peut-être ? Si l'intrigue est fort peu plausible, mais acceptable, il tente de nous dépeindre un univers complexe de façon fort peu réaliste. Bien sûr, on sent que Yasmina Khadra est allé à Cuba, a senti la vie, l'histoire, le peuple, les aspirations de la jeunesse et les déceptions des plus anciens, leur lassitude face au lendemain. Il a marché dans les ruelles, senti le souffle du vent sur les plages, le chants et le rythme de la Rumba dans ses cabarets. Mais il ne nous montre pas qu'il a ressenti ce pays au plus profond de lui, comme il a dû le faire, et le vivre, lorsqu'il nous parle du moyen orient ou de l'Afrique du nord en particulier… ou du moins, moi lectrice, je n'ai pas vibré, je n'ai pas ressenti d'affection pour les personnages, je n'ai pas eu envie de vivre avec eux et de les comprendre. Il m'a manqué la profondeur et la magie d'un « Ce que le jour doit à la nuit » ou « Les hirondelles de Kaboul » ou même encore les sentiments si forts de « L'attentat ». C'est dommage, même si « Dieu n'habite pas la Havane » est un agréable moment de lecture car l'écriture est toujours finement travaillée, le vocabulaire imagé, les sentiments exprimés avec beaucoup de justesse.
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