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Critique de Sachka


Lapidation : pratique qui consiste à lancer des pierres sur un homme ou une femme jusqu'à entraîner sa mort.
"La lapidation est une pratique illégale qui constitue une violation de toutes les normes internationales en matière de droits de l'homme." (source A.F.P.)

Les-hirondelles de Kaboul est le troisième roman que je lis de l'auteur et c'est selon moi l'un des plus difficiles.
Une écriture vraie et sans détour (ce à quoi l'auteur nous a habitués), ça claque, ça fait mal Un récit de 180 pages seulement mais ô combien intenses et douloureuses dont les faits se déroulent au début des années 2000 en Afghanistan, à Kaboul, au lendemain de l'avènement des Talibans.
Kaboul ville damnée, meurtrie par dix-huit années d'atrocités dont il ne reste que les ruines et les désillusions de ses habitants. Kaboul, qui n'a plus connu la paix depuis 1979.

La cruauté telle que l'auteur nous la montre, révulse, indigne mais elle est nécessaire car elle témoigne pour tous ces hommes et toutes ces femmes victimes de crimes de guerre, pour que nous sachions et que nous n'oublions pas.
Pour y parvenir, l'auteur met en scène les destins croisés de deux couples : Mohsen et Zunaira, qui sont issus de familles de notables et de bourgeois, elle était avocate promise à la magistrature, lui se prédestinait à une carrière de diplomate. Mais ça c'était avant. Avant que la guerre ne leur prenne tout, leurs biens, leurs rêves, leurs ambitions et même leurs illusions...
Atiq et Mussarat, qui eux sont nés dans la pauvreté et n'ont connu que la misère. Lui est geôlier de prison, un "garde chiourme" comme l'appelle son ami Mirza ; elle, est atteinte d'un cancer en phase terminale, ses jours sont comptés, il n'y a plus d'espoir.
Une dispute éclate entre Mohsen et Zunaira après qu'il lui a avoué avoir participé à la lapidation publique d'une prostituée. Une dispute qui sera la dernière car l'impensable se produit et ces deux couples que tout oppose mais que les ravages de la guerre et les désillusions rassemblent vont voir le cours de leur vie irrémédiablement modifié.

Les personnages principaux sont attachants, à fleur de peau, il ne saurait en être autrement dans le contexte qui est le leur. L'auteur a su apporter une dimension psychologique significative à chacun d'entre eux (plus poussée sur le personnage central qui est Atiq) pour nous permettre d'endurer leur histoire.
Un roman fort qui pose la question de la place et de la condition de la femme dans la société afghane face à l'idéologie des Talibans mais qui nous parle aussi d'amour et de sacrifices.
Jusqu'où l'homme est-il prêt à aller par amour ?

Je terminerai par quelques vers d'un jeune poète âgé de 23 ans qui s'appelle Ramin Mazhar dont les textes emplis d'espoir ont été fortement relayés sur les réseaux sociaux en février dernier après qu'il en a fait une lecture publique. Peut-être avez-vous eu déjà l'occasion de les lire.

Pour la Paix...

Chaque étape, chaque destination,
Je t'aime
Malgré les traditions meurtrières,
je t'aime
Tu es pieux, tes baisers sont des prières
Tu es different, tes baisers sont ta protestation
Tu n'as pas peur de l'amour, de l'espoir,
de demain
Je t'embrasse au milieu des Talibans,
tu n'as pas peur
...

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