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Critique de Isa0409


❤ « Les lits, à partir d'un certain âge, sont faits pour y dormir. Pour y mourir, aussi. Mourir seule alors qu'il y a tant d'hommes sur la planète, de toutes les tailles, de toutes couleurs, mais aucun n'est à toi.
Pas un seul pour retrouver tes lunettes perdues, refermer tes volets la nuit, t'abriter sous son parapluie.
Un homme haut comme une armoire normande, voix grave comme celle d'une cloche de jour férié.
Qu'il sache lire et écrire, si ce n'est pas trop demandé. »
(P.76)

❤ En cette journée d'automne, Diane se rend dans une agence funéraire pour obtenir « une concession pour deux ». Il faut dire qu'au fil de sa vie, elle a connu de nombreux hommes, s'est perdue dans leurs bras, elle les a aimés et les a quittés, elle s'est mariée puis elle a divorcé, certains l'ont abandonnée, prenant d'autres chemins, dans les bras d'autres femmes ou dans ceux, implacables, de la grande faucheuse. Avec son amie Hélène, elles forment un duo aussi fusionnel qu'improbable. Tout semble opposer ces deux acolytes, pourtant la perte de l'être aimé les unit ; chacune avance comme elle peut. Pour Diane, le temps est compté ; les jours qui passent sont autant d'indices de la vieillisse qui approche, la projette vers la mort et la solitude qui l'accompagne. Qui envisagerait une seule seconde d'être seule dans cette éternelle aventure du grand sommeil ?

❤ Aujourd'hui pourtant, Diane est seule ; on ne connaît pas son âge, mais elle est indubitablement dans cette phase de la vie où l'on se retourne sur son passé en souriant, à chérir les plus doux souvenirs, à regretter les disputes et les ruptures, idéalisant peut-être cet hier fantasque à défaut d'avoir foi en l'avenir de jours meilleurs. Elle repense à ses amants d'antan et se met en quête de retrouver celui qui voudrait l'accompagner de l'autre côté. Encouragée par Hélène, elle rouvre les portes du passé, ignorant que c'est peut-être l'instant présent qui lui offrira le dormeur idéal…

Ce qui reste des hommes est un roman étonnant. La plume de l'auteure est abrupte, sans détours ; le style est déroutant, pas de place pour le superficiel ou le superflu. Dès la première page, le lecteur plonge dans la vie de ces deux femmes aux parcours si peu ordinaires, souvent jugées et en proie à la terrible hantise de la solitude. Que reste-t-il des hommes une fois qu'ils sont partis ? Une vie trépidante souvent, mais un vide incommensurable aussi…
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