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EAN : 9782330144623
112 pages
Actes Sud (03/02/2021)
3.43/5   48 notes
Résumé :
Diane, qui a atteint un âge qu'on préfère taire, se rend dans une boutique de pompes funèbres pour acheter une concession et se retrouve avec un emplacement prévu pour «deux» cercueils...
Au fil de sa vie bohème, Diane a aimé des hommes, s'est lassée de certains, a été quittée par d'autres, a enterré celui qui comptait le plus. Bref, elle est seule, n'a même plus de chat, et il ne sera pas dit que cette solitude la poursuivra dans l'au-delà. La voilà qui cher... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Récit fantasque et déjanté de deux amies vieillissantes…tentant de tromper les chagrins de l'entrée dans le grand âge ; comme un pied de nez à la vieillesse et à la mort ! ...

Texte déroutant comparé aux textes « habituels » de cette auteure !

Comme une sorte de rire sardonique pour conjurer la peur du « grand voyage » !
Les deux amies, Hélène et Diane ont des moyens sacrément divergents pour affronter cette grande peur ; l'une, Diane, cherche un homme parmi ses connaissances pour l'accompagner « dans la tombe », Hélène, continue, quant à elle, de cultiver la joie de vivre , en cumulant les aventures amoureuses et sexuelles !

« Trouver un mort prêt à te tenir compagnie dans ton caveau n'excite plus Hélène.
— Tu ferais mieux d'embaucher un vivant, un grand costaud capable de réchauffer ton lit et tout le reste…
Tu égrènes dans l'ordre: ton arthrose cervicale, l'épanchement synovial de ton genou gauche, ta tendinite.
Tu tomberais en miettes si jamais on te touchait.
L'homme parti, on prend un chat.
Argument irréfutable.”

Le ton est donné, deux vieilles amies de longue date, fantasques, irrévérencieuses s'écrivent, s'encouragent dans leur « vies vieillissantes » et solitaires. L'une, Hélène cumule les hommes…pour oublier les atteintes de l'âge ! et la seconde, Diane, cherche le compagnon possible pour l'accompagner dans le lieu du « repos éternel »…

Diane, écrivaine, séductrice née, divorcée et séparée de ses compagnons successifs… se retrouve face à la Vieillesse et la hantise de mourir seule… Et cela va plus loin, elle ne veut pas être enterré seule… Alors elle cherche parmi ses anciens admirateurs et amis, eux-aussi vieillissants, un candidat pour l' »accompagner au cimetière » , dans la dernière demeure . Et bien évidemment, ce n'est pas évident de trouver le candidat idéal !!! Entre les "disparus" et les "candidats" potentiellement "acceptables"...cela se révèle une entreprise plus "coriace" que prévu !!!

J'apprécie beaucoup cette auteure, mais là, sincèrement, je suis restée quelque peu au bord de l'histoire.
Serais-je trop raisonnable ou effrayée par des sujets abominablement angoissants pour chaque quidam ??

Le mérite de ce court texte est qu'il possède une drôlerie, un humour grinçant, de l'autodérision, de façon éclatante, sur des sujets nous effrayant tous, à différents degrés : les dégâts de la vieillesse, cette volonté des femmes à séduire encore et encore, le refus que la sexualité s'absente irrémédiablement… la perte des gens aimés, et sa propre mort à envisager et à préparer… et sur ces sujets difficiles, Vénus Khouri-Ghata… réussit à faire rire et sourire , avec les mésaventures de ces « deux vieilles dames indignes », fort sympathiques , tour à tour, comiques, « pathétiques » et attachantes !
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Deux veuves et une tombe-double
Dans un roman aussi court que pétillant, Vénus Khoury-Ghata raconte le parcours de deux veuves, la première en quête d'un compagnon pour sa tombe, la seconde passant du bon temps avec celui qui pourrait avoir occis son mari. Loufoque et entraînant!

Voilà une histoire peu banale. Diane, après avoir vécu un épisode traumatisant à la mort de son mari – il a été enterré à la va-vite – décide de prendre les choses en main pour sa propre mort en allant réserver un emplacement dans un cimetière. Son choix va se porter sur un marbre rouge, comme sa robe, mais surtout sur une tombe à deux places. La boutade de son amie Hélène, «il ne te reste plus qu'à trouver celui qui t'accompagnera», va vite devenir une obsession pour la croqueuse d'hommes. Lequel de ses amants accepterait-il de partager son tombeau? Et puis d'ailleurs sont-ils toujours en vie? Comme elle n'a plus de nouvelles, voici Diane en chasse. Si son carnet d'adresses est rempli de numéros de téléphone obsolètes, il peut encore servir grâce aux mentions des rues et des villes et lui permettre de renouer certains fils par trop distendus. Grâce à une concierge, qui a gardé le courrier de son locataire, elle va par exemple en apprendre davantage sur ce sinologue, parti visiter l'Empire du Milieu sur les traces de Révolution culturelle de Mao et la longue marche, et qui pourrait fort bien accepter son étrange proposition.
Hélène, également veuve, regarde cette chasse à l'homme avec intérêt, même si elle a pour sa part choisi de profiter de la vie. Rentrant dans la maison où son mari a été assassiné, elle se retrouve nez à nez avec deux squatteurs qui se sont appropriés les lieux et pourraient fort bien ne pas être étranger au règlement de compte sanglant perpétré là près de deux décennies plus tôt. Surprise mais nullement effrayée, elle va accepter ces deux hôtes un peu particuliers, alors que les voisins commencent à jaser. Mieux, elle les accompagne au casino et règle leurs dettes! Une veuve joyeuse et délirante qui n'hésite pas non plus à pratiquer des séances de spiritisme, histoire de demander leur avis aux défunts. À moins que ce ne soit un fantasme. Car il se pourrait fort bien que son histoire ne soit que littérature, une matière servie à sa copine romancière: «Tu t'es toujours servie de ta vie et de celle de tes amis pour imaginer tes livres. La goutte d'eau devient océan, sous la plume. Que d'amis caricaturés, leur vie fouillée, étalée au grand jour, au nom de la littérature!»
Dans ce subtil jeu de miroirs, Vénus Khoury-Ghata joue avec les codes, avec la fiction et avec ses lecteurs. Ceux qui connaissent un peu sa biographie savent qu'elle a eu deux maris, le second enterré chez des amis après un décès brutal, et un compagnon et peuvent faire le rapprochement avec Diane. Mais ce serait aller vite en besogne, sauf peut-être ce besoin de placer la littérature au-dessus de tout. La littérature qui vous sauve en période de confinement. La littérature et peut-être la présence d'un chat. «Elle oubliait qu'elle était une femme, rechignait à faire l'amour, réservant l'orgasme aux héroïnes de ses romans.» Avec beaucoup d'humour, elle nous offre ce bel antidote à la solitude.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Dans ce roman, deux amies se raconte l'une à l'autre. L'une se rend dans une boutique de pompes funèbres pour acheter un caveau prévu pour deux personnes. Elle a aimé des hommes et il ne lui reste plus qu'à choisir lequel sera installé à ses côtés. Son amie l'encourage dans cette quête.
Donc, son amie Hélène est partie mettre en vente une villa dans laquelle est mort son mari.
C'est un roman qui aborde divers sujets : la mort, le deuil, la solitude et le chagrin. J'ai beaucoup aimé cette correspondance entre ces deux femmes. Une relation très étroite les lie.
Un délicieux portrait de vieilles dames, plein de tendresse, nous est dressé par l'auteure. Elles sont très complices avec une vie bouleversante.
Lu dans le cadre du deuxième Prix Bab'elles de la Librairie de la ville de Sartrouville.
Merci beaucoup à la librairie et aux Éditions Babel – Actes Sud de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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Qu'est ce qui peut bien pousser une femme, certes d'un âge avancé, à se rendre un jour dans une agence funéraire afin de commander une concession ? Une concession pour deux précise l'employé. Précision sans intérêt puisque la personne y sera forcément seule, elle qui a si peur de la solitude.

Forcément ? Peut-être pas finalement.

Diane après avoir pris cette décision farfelue va tenter de trouver une personne qui pourrait l'accompagner dans sa concession, une personne qui pourrait lui tenir compagnie durant le voyage éternel.

Tout au fil du livre, elle relatera ses relations avec les hommes. Son mari Paul, le seul qui ait vraiment compté mais qui est mort depuis longtemps déjà, quelques amants farfelus qu'elle a quitté ou qui sont partis. Elle essaiera de les retrouver pour leur proposer de se joindre à elle au cimetière.

Le livre est émaillé de lettres que son amie de toujours, Hélène, lui fait parvenir du sud de la France. Elle est partie mettre en vente une somptueuse villa qu'elle possède depuis plus de 20 ans, dans laquelle son mari a été retrouvé assassiné, et dans laquelle elle n'allait plus, fermée sur le passé et sur l'horreur qui s'y était produite.

C'est un texte court de 120 pages qui prend une forme inhabituelle. C'est un mélange de mémoires, d'échanges épistolaires et aussi de réflexions sur la vie qui passe, les rencontres, les opportunités que l'on se crée, que l'on saisi ou que l'on rate. Au crépuscule de sa vie, on réfléchi à qui l'on a été, qui l'on a rencontré, on se souvient avec bonheur mais aussi avec regret. C'est un texte qui parle de mort, de solitude et de chagrin mais aussi une ode à la vie par le biais des lettres qu'Hélène fait parvenir à Diane. On comprend que ces désormais deux petites vieilles ont été belles, courtisées, riches et si pas célèbres, en tout cas connues dans le milieu mondain. Et que la vieillesse n'est pas charitable.

J'ai apprécié ma lecture qui m'a beaucoup fait réfléchir sur mon propre sort. Plusieurs raisons à cela : la première, et sans aucun doute celle qui m'a poussé à choisir ce livre, hormis le fait que j'aime beaucoup la plume délicate de l'autrice, le décès récent de mon papa. En plein deuil, lire des textes sur la mort est une façon de continuer à vivre malgré le départ. Puis c'est aussi une façon de réfléchir à sa propre vieillesse, à sa façon d'envisager les années à venir. J'ai lu en parallèle le magazine philosophie dont le thème du mois est : « comment voit-on que l'on a vieilli ». Et bien penser à la mort de plus en plus souvent est un des signes de la vieillesse qui s'installe sournoisement.

A lire cette chronique on pourrait croire que c'est un livre triste, glauque, mais en fait pas du tout. Bien sûr la mort y est omniprésente mais elle est traitée avec recul, humour, légèreté et les deux héroïnes du livre sont suffisamment déjantées pour nous faire passer un moment agréable de réflexion sans nous faire sombrer dans une profonde dépression.

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❤ « Les lits, à partir d'un certain âge, sont faits pour y dormir. Pour y mourir, aussi. Mourir seule alors qu'il y a tant d'hommes sur la planète, de toutes les tailles, de toutes couleurs, mais aucun n'est à toi.
Pas un seul pour retrouver tes lunettes perdues, refermer tes volets la nuit, t'abriter sous son parapluie.
Un homme haut comme une armoire normande, voix grave comme celle d'une cloche de jour férié.
Qu'il sache lire et écrire, si ce n'est pas trop demandé. »
(P.76)

❤ En cette journée d'automne, Diane se rend dans une agence funéraire pour obtenir « une concession pour deux ». Il faut dire qu'au fil de sa vie, elle a connu de nombreux hommes, s'est perdue dans leurs bras, elle les a aimés et les a quittés, elle s'est mariée puis elle a divorcé, certains l'ont abandonnée, prenant d'autres chemins, dans les bras d'autres femmes ou dans ceux, implacables, de la grande faucheuse. Avec son amie Hélène, elles forment un duo aussi fusionnel qu'improbable. Tout semble opposer ces deux acolytes, pourtant la perte de l'être aimé les unit ; chacune avance comme elle peut. Pour Diane, le temps est compté ; les jours qui passent sont autant d'indices de la vieillisse qui approche, la projette vers la mort et la solitude qui l'accompagne. Qui envisagerait une seule seconde d'être seule dans cette éternelle aventure du grand sommeil ?

❤ Aujourd'hui pourtant, Diane est seule ; on ne connaît pas son âge, mais elle est indubitablement dans cette phase de la vie où l'on se retourne sur son passé en souriant, à chérir les plus doux souvenirs, à regretter les disputes et les ruptures, idéalisant peut-être cet hier fantasque à défaut d'avoir foi en l'avenir de jours meilleurs. Elle repense à ses amants d'antan et se met en quête de retrouver celui qui voudrait l'accompagner de l'autre côté. Encouragée par Hélène, elle rouvre les portes du passé, ignorant que c'est peut-être l'instant présent qui lui offrira le dormeur idéal…

Ce qui reste des hommes est un roman étonnant. La plume de l'auteure est abrupte, sans détours ; le style est déroutant, pas de place pour le superficiel ou le superflu. Dès la première page, le lecteur plonge dans la vie de ces deux femmes aux parcours si peu ordinaires, souvent jugées et en proie à la terrible hantise de la solitude. Que reste-t-il des hommes une fois qu'ils sont partis ? Une vie trépidante souvent, mais un vide incommensurable aussi…
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critiques presse (3)
Actualitte
03 juin 2021
Vénus Khoury Ghata nous entraîne dans cette quête avec beaucoup de désinvolture, dans l'écriture hachée par des chapitres courts, en images ponctuelles et pourtant d'une netteté, d'une précision sans faille, pleine d'auto-dérision, de tristesse, parfois de cynisme froid et certainement aussi de tendresse compatissante.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeFigaro
18 février 2021
Une dame âgée part à la quête d’un homme pour partager sa tombe.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Actualitte
26 janvier 2021
Un roman aussi grave que fantasque, qui mêle la vie et la mort, l’amour et la solitude, l’émerveillement et le chagrin.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Écrire l'insoutenable, non pour le partager mais pour s'en défaire.
Une phrase ahurissante dans la bouche d'une femme esseulée.
Tu mentais, seule la solitude t'était insoutenable. Elle fait peur à tout le monde, même au mot qui se retrouve seul sur une page.
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L'homme parti, on prend un chat.
Argument irréfutable.
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Et si ton histoire de robe assortie à ta pierre tombale n'était qu'un subterfuge pour écrire un nouveau roman? Tu t'es toujours servie de ta vie et de celle de tes amis pour imaginer tes livres. La goutte d'eau devient océan, sous la plume. Que d'amis caricaturés, leur vie fouillée, étalée au grand jour, au nom de la littérature! “Du moment qu'ils ne lisent pas, me disais-tu. Les hommes de notre société sont trop occupés à gagner de l'argent, les femmes à Le dépenser.” p. 55
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INCIPIT
– Du marbre rouge alors que les tombes voisi¬nes sont noires ou grises, je vous le déconseille, madame.
L’employé de l’agence funéraire est catégorique. Mais ton choix est fait. Ton doigt revient sur le même échantillon : rouge méché de gris. Même couleur que la poitrine du rouge-gorge qui t’a regardée avec insistance ce matin à travers ta fenêtre.
Impatiente d’en finir, tu remplis le formulaire, si¬¬gnes puis te lèves.
– Une concession pour deux, précise-t-il en te raccompagnant à la porte.
Précision sans intérêt : tu y seras forcément seule, toi qui as si peur de la solitude.

Grand déballage de fleurs, boulevard Edgard-¬Quinet. Demain, la Toussaint ; après-demain, la fête des Morts. Des cadeaux d’anniversaire à deux sous. Des chrysanthèmes, comme si les morts ne méritaient pas mieux.
“Et pourquoi pas de l’herbe ? Ils n’ont qu’à brouter !” Tu maugrées, prise d’une colère incompréhensible.
Tant de douceur dans l’air. Septembre s’est faufilé dans l’automne. Par-delà le mur du cimetière, les feuilles d’un platane se prennent pour des petits soleils. Pourtant tu marches vite, comme on fuit : grande est ta hâte de quitter le boulevard des Morts.
Une robe dans une vitrine te cloue face à une boutique de la tour Montparnasse. Même rouge feu que ta pierre tombale : la soie copie la pierre.
Tu n’essaies pas, paies, retrouves la rue, traverses au feu rouge, pressée de rentrer avant la nuit.
Rares sont les taxis libres à cette heure du soir. Pas d’autobus qui mène à ton quartier. Pliée sous le poids du sac devenu soudain lourd, tu avances sous une pluie cinglante alors qu’il faisait beau une heure auparavant. Ta porte ouverte, tu poses le sac dans l’entrée, prends un bain puis te couches, trop fatiguée pour essayer la robe.

Sommeil agité, rêve oppressant. Tu marches dans la même rue que tout à l’heure, avec le même sac mais rempli à ras bord d’échantillons de marbre que tu dois livrer à un client dont tu as oublié le nom et l’adresse. Les passants s’écartent sur ton passage. Aucun d’eux ne propose son aide.

Réveillée, tu retrouves le sac là où tu l’as posé hier.
Vu dans la pénombre, il évoque un chat qui fait le gros dos.
La robe enfilée pèse lourd sur tes épaules. Une poussière rouge, du même rouge que la pierre tombale, se répand sur le parquet au moindre mouvement. Tu ne peux pas la garder. Tu vas la rendre à la boutique et demander du même coup au marbrier la date de livraison de la dalle.

Un tombeau à deux places, a-t-il dit.
Avec qui le partager ?
Question posée à ta première tasse de café du matin.
Divorcée, veuve et sans enfants, tu as perdu de vue les rares hommes qui t’ont aimée. Ta mémoire en a gardé quatre. Pas énorme, pour une vie. Tu aurais pu en compter plus si chaque veuvage n’était suivi d’une dépression de deux ans et chaque rupture de la décision de ne plus jamais aimer.
Quatre hommes éparpillés dans le même carnet de téléphone, jamais changé ou recopié en vingt ans.
Comment les retrouver et par quels mots leur expliquer la cause de ton appel ?
“Je viens de m’acheter une tombe dans un beau cimetière, ça te dit de partager ?”
Trop brutal.
“Il est vrai qu’on s’était mal quittés, mais il est temps de faire la paix. Pas de rancune de ma part. D’où ma proposition de t’installer pour l’éternité dans ma tombe. Gratis. Tu te déchausses et tu entres.”
Vulgaire.
Tu chercherais d’autres formules si le rouge-gorge d’hier ne venait se poser sur le rebord de ta fenêtre. Trois coups de bec rapides sur la vitre. Il réclame ses miettes de pain quotidiennes.
Vue de près, la tache rouge sur son poitrail te renvoie à une blessure sur une poitrine.
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_ Du marbre rouge alors que les tombes voisines sont noires ou grises, je vous le déconseille, madame.
L'employé de l'agence funéraire est catégorique.
Mais ton choix est fait. Ton doigt revient sur le même échantillon : rouge méché de gris. Même couleur que la poitrine du rouge-gorge qui t'a regardée avec insistance ce matin à travers ta fenêtre. (p. 5 incipit)
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Vidéo de Vénus Khoury-Ghata
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Silvia Baron Supervielle 0:38 - Annie Salager 1:28 - Vénus Khoury-Ghata 2:13 - Colette Nys-Mazure 2:44 - Françoise Thieck 3:10 - Josée Lapeyrère 4:42 - Jeanine Baude 5:36 - Générique
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Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016.
Images d'illustration : Silvia Baron Supervielle : https://thalim.cnrs.fr/manifestations-culturelles/article/gestes-et-poesie-rencontre-avec-silvia-baron-supervielle Annie Salager : https://poussiere-virtuelle.com/wp-content/uploads/2017/04/Annie-Salager.jpg Vénus Khoury-Ghata : https://i0.wp.com/arablit.org/wp-content/uploads/2020/08/khoury-ghata-cat2.jpg?ssl=1 Colette Nys-Mazure : https://www.tga.fr/colette-nys-mazure-poete-chretienne-et-libre.html Josée Lapeyrère : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2c/Josée_Lapeyrère.jpg Jeanine Baude : http://editionsws.cluster011.ovh.net/wp-content/uploads/2015/05/DSCN5542.jpg
Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is li
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