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Critique de Mackie


Ce roman est un magnifique monologue de Khalil, un infirmier palestinien qui fait office de médecin (après une formation en Chine) dans un hôpital quasi désaffecté du camp de Chatila. Il tente par ses récits et ses soins de maintenir en vie Younès, un héros palestinien, combattant plongé dans le coma.
On se perd dans tous ces villages de Galilée dont sont violemment chassés les habitants. Villages occupés ou rasés, oliviers détruits, remplacés par des pins ou des palmiers.
On s'égare dans les familles dispersées, les hommes tués au combat, les femmes seules pour faire subsister leurs enfants, les enfants qui meurent. Et les déplacements, les errances sans fin.
Le récit est lancinant, je dirais presque poétique, comme un comte oriental tragique. Bâb El Cham's, la Porte du Soleil est une caverne, qui sera murée. Lieu en dehors de la guerre, lieu d'amour entre le héros et sa femme.
J'imagine Younès comme une métaphore de ce qu'est devenue la Palestine depuis la déclaration Balfour (1917), les révoltes de 1936, 39, la Nakba de 1948, guerre des camps 85-88 et la suite. Jusqu'à la tragédie actuelle de Gaza. Combat désespéré. La Palestine s'éteint. Avant de disparaître ?
Apeirogon de Colum MacCann n'est qu'une version "expurgée" de ce que nous dévoile La Porte du Soleil : une intolérance totale, des exactions, des morts, des tortures qui font douter de la possibilité dans le futur, de rapports apaisés entre Israéliens et Palestiniens. Douter d'un bout de Palestine octroyé aux Palestiniens. Qui y vivaient avant qu'Anglais et autres, n'aient trouvé "pratique" d'y créer un "national home for the Jewish people" sans aucun arbitrage pour un maintien de deux états.
Qu'on aurait rêvés sans guerre ni terrorisme.
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