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Critique de NicolasElie


C'est l'histoire racontée par John. John Frazier. C'est l'histoire de ceux qui sont sans doute partis, déjà, depuis longtemps. de ceux qui auraient pu rester avec ceux qu'ils aimaient, dans la maison qui les avait vu grandir.
Comme une histoire vécue par quelqu'un qui n'en a été que le témoin.
Mais une histoire aussi de guerre, de bombes, de morts et d'Amérique engagée dans un conflit dont elle n'arrive pas à se dépêtrer.
L'histoire de Ray Takahashi.
Comme son nom ne l'indique pas tout à fait, Ray est américain. C'est un soldat engagé pour défendre son pays. La seule difficulté, à son retour de la guerre, c'est que Ray est Japonais. Dans son sang, et tout au fond de ses yeux étirés sur le côté, comme un sourire perpétuel, et les Japonais, autant qu'il t'en souvienne, ce sont eux qui ont coulé la flotte américaine à Pearl Harbour...
Te dire que les bridés, parce qu'ils les appellent comme çà, ne sont plus vraiment en odeur de sainteté, comme dit Benoît, est un pas que tu peux franchir allègrement.
John, quant à lui, est donc parti voir du pays au Vietnam. Voir du pays, qu'ils disaient, et défendre le tien. À coups de bombes et de napalm. Et puis quand tu reviens, c'est à coups de drogues et d'alcool que tu tentes d'oublier ce que tu y as fait.
Et John, il peut pas oublier.
Les bombes continuent d'exploser dans sa tête, et les enfants morts continuent de le fixer nuit après nuit, alors se vider la tête avec une autre histoire que la sienne.
L'histoire de la famille Takahashi.
Une famille qui a été expulsée de sa maison, puis parquée au camp de Tule Lake.
Expulsée, pas parce que le loyer n'était pas payé à la famille Wilson, mais parce qu'ils étaient Japonais. Tu t'en souviens pas, et moi non plus, mais le Japon, en 1941, était « Public Ennemy number 1 » aux States. Même le président de la plus grande nation du monde (c'est pas moi qui le dit, c'est Donald), avait une fâcheuse tendance à dire du mal du Japon en 1941.
Alors Kimiko, la maman de Ray, la dernière fois qu'elle a vu son fils, c'est quand il est parti sur un grand bateau pour visiter l'Europe et nous aider à nous débarrasser de l'effroyable envahisseur (les envahisseurs sont toujours effroyables).
L'histoire de Ray, donc, qui décide, à son retour de la guerre, de retourner voir son amoureuse. de frapper à la porte de son amoureuse, qui s'appelle Helen. Et puis qui s'en va, parce qu'il n'a pas été accueilli comme un héros mais comme un Japonais. Et puis qui disparaît.
Une histoire de fantômes.
Ceux qu'on a tous au fond de nous.

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