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Critique de Eric76


Un roman dérangeant et qui fait froid dans le dos. Un roman qu'on ne peut pas aimer tant il est chargé de fiel et de dédain, mais qu'on lit jusqu'au bout, emporté par son incroyable vigueur. Il parle de la terreur des temps modernes ; celle de la disparition de la mémoire, de la perte totale d'identité, de la vieillesse tremblotante : la maladie d'Alzheimer. Avec un style froid et caustique, Kim Byeong-su, sud-coréen de soixante-dix ans, raconte sa lente dérive et ses tentatives vaines et pathétiques pour résister contre l'effacement progressif de son moi. En premier, c'est la mémoire récente qui s'estompe, s'effiloche, se décolore… Ces gens qui lui parlent, cette rue qu'il traverse, ces objets qui l'entourent ont un rapport intime avec lui. de toutes les fibres de son corps, il le sait, mais il ne parvient pas à s'en souvenir. Quoi de plus effrayant ? Mais Kim Byeong-su n'est pas un homme comme les autres : c'est un tueur en série qui, toute sa vie durant, a tué sans relâche avec un plaisir morbide. Ses crimes ont accompagné l'histoire mouvementée, brutale et sanglante de la péninsule coréenne. Dans ses mots, dans ses souvenirs épars, de plus en plus fragmentés, l'homme se montre cruel et arrogant. Malgré son déclin, il se dégage encore de lui une force inquiétante et maléfique. Il jette sur ses congénères, tous de potentiels victimes, un regard de grand fauve solitaire et considère cette maladie comme une punition divine.
Un roman fort, perturbant et angoissant.
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