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Critique de Presence


Ce tome regroupe les épisodes 1 à 6 de la série mensuelle, initialement parus en 2014, tous écrits par Robert Kirkman, dessinés et encrés par Paul Azaceta, et mis en couleurs par Elizabeth Breitweiser. Il s'agit du début d'une histoire indépendante de toute autre.

Quelque part en Virginie, dans une région rurale, Betsy est en train d'admonester son fils Joshua. Ce dernier montre les dents, plein de sang autour de la bouche. Elle fait appel au révérend Anderson de la congrégation pour qu'il l'aide. L'exorcisme échoue. Dans le quartier, dans une maison à l'écart, Kyle Barnes est réveillé par des coups frappés à sa porte. Megan Holt, sa soeur, vient le chercher pour aller faire des courses, puis venir manger chez elle. le contact entre Mark Holt (le mari de Megan) et Kyle ne se passe pas bien. Il repart.

Par la suite, le révérend Anderson demande l'aide de Kyle Barnes pour traiter la possession de Joshua. Puis Luke Masters (un inspecteur de police) vient demander son aide pour un autre cas. Kyle Barnes vit en retrait, n'arrivant pas à surmonter les circonstances de sa séparation d'avec Allison (sa femme) et leur fille.

En 2014, Robert Kirkman, le scénariste de Walking Dead (à commencer par "Passé décomposé") débute cette nouvelle série. le lecteur comprend rapidement que Kyle Barnes possède un don (aux contours difficiles à apprécier) qui le place à part de ses amis, de sa famille, et des habitants de cette bourgade.

Kirkman a choisi de situer son récit dans une petite bourgade. Lui et Azaceta établissent bien l'atmosphère de cette ville simple, avec des constructions de petite ampleur, une ville étendue où tous les déplacements s'effectuent en voiture, où le bois est juste derrière les maisons. Ils montrent que les habitants se rencontrent régulièrement, soit au supermarché du coin, soit en entretenant des relations de bon voisinage. Azaceta montre des aménagements intérieurs simples, voire rudimentaire, attestant de revenus modestes. Les tenues vestimentaires sont aussi informelles et confortables. Cette approche rappelle un peu celle de Tim Seeey et Mike Norton dans la description de Wasau (voir la série Revival), mais dans une ville encore plus petite.

Le récit montre dès la première scène qu'il repose sur un phénomène de possession dont les contours restent flous dans ce premier tome. Kirkman montre le personnage de Kyle Barnes, pour que le lecteur se familiarise progressivement avec lui. Il n'y a pas de bulles de pensée, mais quelques retours en arrière qui montrent de manière convaincante l'isolement dans lequel se trouve le personnage principal.

Ces premiers épisodes comportent leur lot de personnages secondaires : de courtes apparitions d'Allison (la femme de Kyle Barnes), de sa mère, de Megan Holt (sa soeur) avec son mari Mark et sa fille Holly. le lecteur croise Norville, le voisin de Kyle, Donnie (un ancien camarade de classe), Luke Masters, un inspecteur de police, Sydney (un individu qui se fait passer pour le frère de Norville), Mildred, une femme âgée.

Le second rôle correspond au révérend Anderson. Avec lui, Robert Kirkman indique au lecteur qu'il inscrit son récit dans une forme de mythologie chrétienne. Il réussit à montrer un révérend aux actes adultes et réalistes, non dénué de malice, mais sans s'étendre sur les tenants de sa foi. Ce premier tome ne donne pas dans le cirque satanique et ses démons poilus ; il n'est pas non plus possible de savoir si cette imagerie stéréotypée sera évitée par la suite. Kirkman n'aborde pas la nature de la foi du révérend, mais il ne s'en moque pas non plus. Il le représente en train de s'adresser à haute voix à Dieu, en se rasant, doutant de la force de Dieu à repousser le mal. Lors d'un homélie, il évoque le danger de la tentation, et la réalité de l'existence du mal, propos plus destinés à préparer les manifestations surnaturelles, qu'à parler de religion.

Du point de vue de l'intrigue, le lecteur découvre donc les différents personnages amenés à jouer un rôle dans la suite du récit. Il assiste à 3 séances d'exorcisme, sans en apprendre beaucoup. Il voit 2 individus qualifier Kyle Barnes de réprouvé (Outcast), sans détail qui permette de saisir ce dont il s'agit.

Paul Azaceta réalise des dessins de nature réaliste, avec un niveau de détails maîtrisé, suffisant sans être envahissant, et un emploi judicieux et mesuré des aplats de noir. Il détoure les formes avec des traits un peu gras et un peu figés (manquant de souplesse), bien accordés avec cet environnement naturel et simple, sans affèterie.

À l'issue de ce premier tome, le lecteur a éprouvé la sensation d'évoluer aux côtés de Kyle Barnes, dans cette petite bourgade américaine, au milieu d'individus qui se connaissent, et dont le passé de certains recèle de surprises. Il a compris que Kyle Barnes dispose d'un don un peu flou et qu'il s'agit de lutter contre des possessions. La narration (tant intrigue qu'images) prend le temps nécessaire pour montrer ces personnages et leur environnement. Il y a plusieurs moments de tension dramatique, voire de violence. Il s'agit d'une entrée en matière accrocheuse, mais qui ne permet pas de prendre la mesure de l'originalité du récit, ou de sa direction principale. Il s'agit plus d'un prologue savamment conçu, et narré avec savoir-faire.
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