AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kikenbook


Il aura fallu l'audace d'un ami bien décidé à me faire changer d'avis sur la BD et notamment le manga pour que je reçoive dans ma boite aux lettres le 1er tome de la saga de Yukito Kishiro, Gunnm, publiée pour la première fois en France, par Glénat, en 1995, puis rééditée cette année dans son sens de lecture original.
Ambition supplémentaire, il s'agissait de me faire aimer un univers qui m'est totalement étranger. N'étant pas amateur de SF, vous pensez bien qu'une plongée dans une dystopie cyber-punk était une gageure. J'entrais donc dans l'immense décharge de Kuzutetsu où atterrissent les détritus rejetés par Zalem, mystérieuse cité volante. Dans cette décharge, Ito, un cybernéticien, fouille sans relâche à la recherche de pièces détachées jusqu'à ce qu'un jour il tombe sur les restes d'une androïde qu'il ambitionne de ranimer en complétant son corps de différentes pièces obtenues de manière plus ou moins orthodoxes, tel un docteur Frankenstein.
Ainsi nait Gally. Doit-elle son nom à la Galatée du Pygmalion ? On peut le penser quand on voit le lien qui se crée entre Ito et sa créature. Ito n'a d'yeux que pour Gally qui, même si elle cherche à s'émanciper et à ne plus être la « poupée » de son créateur, ambitionne d'épouser l'une des activités principales de son Ito : chasseuse de prime. Elle montre alors des capacités étonnantes de combat, notamment contre l'ignoble Makaku, créature née au milieu des immondices dans les entrailles souterraines de Kuzutestu et qui se nourrit du cerveau de ses victimes.
Verdict ? Il faut croire que @voslivresfontdesordre a vu juste en m'envoyant ce Gunnm. Je suis tombé sous le charme de Gally, ce visage d'ange aux réflexes destructeurs qui évolue dans un univers sombre où la brutalité est reine. Un contraste qui se retrouve dans le dessin de Yukito Kishiro, des traits d'une finesse et d'une précision remarquables au service de scènes parfois ultra-violentes où les crânes se décalottent, les corps se démembrent, les gerbes de sang éclaboussent des décors aussi glauques que grandioses. C'est une sorte d'esthétique de l'horreur où se construit une histoire dans laquelle les personnages ne sont pas que des brutes sanguinaires mais aussi des êtres doués de sentiments, d'émotions et d'ambitions. Ce tome présage d'une quête d'identité pour son héroïne, et plus certainement d'une quête d'humanité pour l'ensemble de ses personnages.
Bref, je ne peux que te remercier, Cédric, de m'avoir permis de mettre un pied dans le manga et d'avoir transformé l'essai. Il paraît qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, je suis donc un peu moins imbécile depuis Gunnm, grâce à toi. Vivement le tome 2.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}