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Critique de Patsales


Heureusement que gamine je n'ai jamais eu à affronter un prédateur sexuel: avec le Manuel des castors juniors pour tout viatique, j'étais plutôt mal préparée. Mais l'héroïne de ce roman, elle, a accès à Internet. Et ça change tout.
Ce qui est particulièrement réussi dans le livre de Mick Kitson, c'est la fusion du conte de fée (sinon que la marâtre est devenue parâtre mais avec bonne fée et prince charmant), de la tragédie classique (le meurtre comme fatalité ou l'innocence coupable) et de la vie quotidienne avec placement de produits (le meilleur coutelas, les avantages du gore-Tex, le site survivaliste le plus performant...).
Sal est une guerrière. Puisque les adultes au mieux ne servent à rien, au pire sont des salauds, elle a mis en place son évasion hors du monde sans rien laisser au hasard. Sa soeur, Peppa, est toujours une enfant, à ce titre merveilleusement adaptable. Quant à sa mère, elle fuit dans l'alcool. Se laisser porter, fuir, combattre: on retrouve les 3 stratégies face aux épreuves popularisées par le professeur Laborit. Et l'action l'emporte haut la main. Peppa lit, la mère picole, mais Sal l'enfant démiurge parvient, à force de volonté, à faire de ce monde un truc passable où vivre devient acceptable.
La fin est à deux doigts de la mièvrerie mais Sal sauve la mise. Faut pas l'emmerder. le doigt sur la détente, elle surveille d'un oeil circonspect ceux qui sont censés être en charge d'elle. Et ceux qui oublieraient leur devoir, ceux-là, on ne donne pas cher de leur peau.
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