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Critique de Bigmammy


Une courte biographie d'un jeune aristocrate héros de la Résistance, racontée par un journaliste américain qui se fait historien des noires années de la « France combattante ».

Robert de la Rochefoucauld (1923 – 2012), descendant d'une célèbre famille noble – un de ses surnoms de guerre, donné par ses camarades, sera « Maxime » - n'accepte pas la défaite de 1940. Il quitte le château familial pour rejoindre Londres – en passant par l'Espagne et le terrible camp de Miranda – puis est recruté, avec l'accord du Général de Gaulle – parmi les rares commandos du SOE, pour être parachuté en France après une terrible formation.

Son épopée est digne d'un film que n'importe quel spectateur trouverait surjoué, qui tient du jeu vidéo tellement sont dramatiques les situations dont le très jeune homme se tire d'affaires.

Bref, il est capturé à plusieurs reprises par les allemands, torturé par les brutes les plus sadiques, parvient à s'évader pour finalement intégrer l'armée dès la fin des hostilités, où il continuera à former les hommes des services spéciaux en leur faisant partager les techniques de combat létal et de sabotage furtif qu'il a acquises en Angleterre puis pratiquées en France occupée, avant de terminer sa vie de propriétaire foncier et grand chasseur dans son domaine familial.

Ce n'est que sur le tard qu'il rédigera des souvenirs, avec certaines incohérences difficiles à recouper puisqu'une grande partie des archives ont été détruites par un incendie. Sa « carte de visite » (ses décorations) est cependant éloquente : Croix de guerre 39-45, Médaille de la Résistance, Médaille des évadés, DSO (Distinguished Service Order), Chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire décernée alors qu'il a déjà 72 ans …

Un livre passionnant, donc … destiné à éclairer au premier chef le monde anglo-saxon sur ce qui se passa réellement en France occupée, où si peu d'hommes – et de femmes comme l'extraordinaire Marie-Madeleine Fourcade - se levèrent dès juin 1940 pour résister à la barbarie nazie.

Cependant, je comprends mal pourquoi il aura fallu autant d'années pour décerner à ce commandant honoraire la Légion d'honneur à titre militaire en 1995, alors que mon père la reçut en 1950 … lui qui, comme Robert de la Rochefoucauld entreprit sur le tard de rédiger ses « mémoires » … Derrière le laconisme des citations, nous mesurons mal aujourd'hui ce que fut le courage de ceux qui ne renoncèrent jamais.

Pas plus que Robert de la Rochefoucauld qui vînt témoigner en faveur de Maurice Papon lors de son retentissant procès en complicité de crimes de guerre : les principaux responsables de ceux pourquoi il était accusé étant morts, il fallait un bouc émissaire – et tant mieux si c'était un très haut fonctionnaire.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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