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Critique de starmornielna


Alors oui, je sais, tout le monde a déjà donné son avis sur ce superbe roman ! Mais voilà, j'avais aussi envie d'en parler, même si je ne vais pas du tout être originale… Comme (presque) tous ceux qui l'ont lu, j'ai eu un coup de coeur galactique pour cette magnifique histoire qui parle si bien de tolérance ! Après avoir fini le livre, j'ai mis quelques semaines à m'en remettre, c'était tellement bien que je n'arrivais pas à lire autre chose. Honnêtement, mon avis pourrait s'arrêter à « c'est juste trop bien » tellement j'ai tout aimé dans ce livre ! Mais bon, on va essayer d'être un peu plus constructif…

Je ne connaissais pas du tout cet auteur que je découvre avec ce livre, alors qu'il a déjà une bibliographie conséquente ! La Maison au milieu de la mer céruléenne est un de ses plus gros succès, le livre a obtenu pas mal de prix et autant dire qu'il le mérite amplement ! Il s'agit d'un one-shot, et s'il y a bien quelque chose à remarquer immédiatement, c'est la superbe illustration de couverture ! Pour ceux qui, comme moi, ont la version reliée, il y a deux illustrations, une sur la jaquette et une autre sur le relié. Dans tous les cas, elles sont sublimes et mettent en avant un manoir un peu étrange et solitaire au bout d'une falaise impossible et entourée de bleu.

Linus Baker est donc un employé du Ministère de la jeunesse magique et un quarantenaire plutôt fade à la vie sociale inexistante. Son travail consiste à évaluer les orphelinats hébergeant des enfants particuliers et décider de leur avenir. Jusqu'à présent, sa vie s'est toujours déroulée convenablement à partir du moment où il suit les règles établies par la hiérarchie, pas besoin de réfléchir plus que cela. Or, un jour, ses patrons, les Cadres extrêmement supérieurs, lui confient une mission importante. Il doit évaluer l'orphelinat de Marsyas et son directeur, Arthur Parnassus, qui hébergent des enfants dangereux. Linus va voir sa vie totalement bouleversée à mesure qu'il va apprendre à connaître les enfants de cet orphelinat, perdu sur une île au milieu de l'océan. Et peut-être qu'en mettant sa rigidité de côté, il va ouvrir les yeux et finalement apprendre à s'épanouir au contact de ces enfants.

La première chose qui m'a frappée, c'est le style de l'auteur. J'ai trouvé que ça faisait très anglais, notamment l'humour. Et impossible de ne pas penser à Kafka quand on suit Linus dans son travail. Il y a toute une absurdité du monde du travail, une parodie d'entreprise qui se montre jusqu'aux noms (Cadres extrêmement supérieurs). On peut aussi parler d'aliénation, terme souvent employé pour qualifier la déshumanisation au travail du temps du modèle du fordisme, dont beaucoup d'éléments de notre récit y font penser. de quoi comprendre immédiatement que le système n'a aucun sens. D'ailleurs, parmi tous les employés que l'on rencontre, seul Linus paraît humain avec sa photo de plage et son embonpoint, des éléments qui nous paraissent sans intérêt mais qui ici marquent immédiatement sa différence avec les autres. Aussi, on est ici dans une critique de la différence, elle gêne l'ordre, aussi insignifiante soit-elle. Et Linus, en tant qu'employé aliéné, n'est pas là pour réfléchir mais pour appliquer les règles.

Ainsi, le choc sera grand pour lui quand il va être envoyé sur l'île ! Surtout que les enfants qu'il va rencontrer n'ont rien à voir avec ce qu'il a connu jusqu'à présent. Il y a Talia, la gnome, Phee, l'esprit de la forêt, Sal qui se transforme en chien quand il a peur, le tentaculaire Chauncey, Théodore la vouivre et bien-sûr l'antéchrist Lucy (pour Lucifer). Ce dernier est d'ailleurs mon personnage préféré ! Âgé de 6 ans, il n'hésite pas à menacer tout le monde de morts des plus affreuses, ou bien à prédire la fin du monde, le tout entre deux bouchées de cookies. Rien que pour lui, il faut lire ce livre !

Ces enfants sont élevés par Arthur Parnassus, le directeur de l'orphelinat, un homme très mystérieux, mais aussi élégant, cultivé et intelligent. Si Linus ne l'aime pas au début, dès sa première rencontre il sera charmé et luttera pour ne pas ressentir d'affection alors même que le directeur lui plaît vraiment, ce qui lui arrive pour la première fois de sa vie. La romance est vraiment légère et en arrière-plan. Il y a beaucoup de pudeur entre eux, aussi le moindre geste, comme une caresse ou une danse, paraît très forte en émotion.

Le livre aborde des thèmes forts, comme l'isolement, la maltraitance éducative, la différence, le rejet, la grossophobie, la xénophobie, le harcèlement… Tout autant de sujets qui permettent à l'auteur de montrer qu'avec de la bienveillance, du respect et de l'amour, même le pire d'entre tous, l'antéchrist, peut devenir quelqu'un de bien. Un beau discours positif qui prône la tolérance, sans montrer non plus que c'est facile. Les efforts sont faits des deux côtés, et parfois c'est difficile ou ça ne marche pas, mais tant qu'on ne cède pas à la facilité il y a du succès.

La Maison au milieu de la mer céruléenne est donc un des plus gros coups de coeur que j'ai eu cette année ! Et je suis si fan de Lucy, vraiment, il m'a tellement émue et en même temps j'ai si ri ! C'était trop bien, j'aurais aimé que ça ne se termine pas. du coup, je vais aller éplucher la bibliographie de l'auteur pour voir si d'autres titres de cette qualité me tentent😉.

Lien : https://lesaffamesdelecture...
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