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Critique de isanne


"...
And on the day the last bird dies
There won't be a drop from their big square eyes
An old man with his eyes just like glass
Kisses the last blade of grass
(...)
No respect for anyone
Why would they after what we done
What an example we have set, what a planet we have left
..." **


Ces quelques paroles interprétées par Rosie Bones me sont revenues en mémoire comme une évidence en ouvrant les premières pages de ce petit livre et m'auront accompagnée durant toute la lecture, en permanence, répétant l'inéluctable, scandant l'avertissement : un jour vient où un vieil homme embrassera le dernier brin d'herbe…


Que ferons-nous, ensuite ?
Nos larmes seront taries, auront cessé de couler alors que nous ne contemplerons que le désastre. Nous ne pourrons qu'essayer de nous rappeler le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles à la cime des arbres, le bourdonnement des abeilles ou encore le galop du chevreuil qui traverse la forêt…
Nous évoquerons l'image de l'ours blanc perdu sur sa banquise errante, lui que nous avons noyé en faisant rétrécir ses terres, l'image des migrations des grues cendrées et le bruit sonore de leur passage, la vue de celles-ci qui ramenaient dans leurs plumes les balbutiements du printemps, l'image des océans limpides et de leurs contenus chatoyants, le souffle des baleines et les cris des dauphins…

Il n'y aura que notre mémoire pour faire revivre faune et flore que nous aurons méprisées et détruites sans réellement de remords : il ne nous restera que des regrets…
Et ce petit livre pour se rappeler que des artistes, poètes, écrivains, chansonniers nous avaient prévenus, avaient sonné l'alarme, eux, dont les sens sont souvent prémonitions, nous avaient encouragés à être vigilants, à prendre soin…
Lisons, partageons, distribuons, faisons circuler, lire et relire ces pages, lourdes de mises en garde et cependant encore porteuses d'espérances, suivons les regards posés par ces hommes et ces femmes sensibles et amoureux de leur terre avant qu'il ne soit trop tard…

C'est peut-être déjà le cas..

Nous ne sommes que locataires d'une terre que l'on nous a confiée en nous demandant d'en prendre soin. En naviguant au fil des parties constituant cet ouvrage, nous sera-t-il donné de conjurer la marche en avant de notre indifférence et de notre insouciance qui nous mènent directement vers le dessèchement du dernier brin d'herbe ?

Un livre tout en poésie à glisser dans la poche à ouvrir comme un remède à la désinvolture, comme un gardien de mémoires dont les mots résonnent et nous enjoignent tous de la même façon : prenez-garde et agissez !

Merci Monsieur Doucey pour les choix de vos éditions et ce petit livre reçu comme un messager précieux !




** Traduction des paroles du titre « Scared for the Children »

"...
Et vient le jour où le dernier oiseau meurt
Il n'y aura pas une goutte de leurs grands yeux carrés
Un vieil homme avec ses yeux comme du verre
Embrasse le dernier brin d'herbe

Aucun respect pour personne
Pourquoi en auraient-ils après ce que nous avons fait
Quel exemple avons -nous donné, quelle planète avons-nous laissée
..."
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