AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de POY1


Ecris, Charlotte ! est une adaptation du journal « de vie » de Charlotte Adélaïde Picard qui embarqua avec sa famille pour le Sénégal sur la tristement célèbre frégate La Méduse.

Outre le radeau, peinture de Géricault d'après les avis de deux rescapés et que l'on peut voir au Louvre, les canots de sauvetage du navire permirent également l'évacuation des passagers. C'est sur l'un d'eux que la famille Picard fut embarquée. S'ils échappèrent à l'horreur des évènements du radeau, ils subirent trois jours de navigation difficiles avec peu d'eau et quelques biscuits avant de s'échouer sur une plage et de poursuivre par autant de jours dans le désert bordant la côte mauritanienne et arriver à Saint Louis du Sénégal.

Ce n'est pas la description de l'histoire du radeau. Si vous voulez ce livre pour cela, vous seriez déçu. Je préciserai que ce journal est plutôt un drame familial et à un intérêt historique.

En effet, faisant partis du premier convoi français en charge de réoccuper le Sénégal après l'accord franco-anglais de 1814, les Picard vivront un enfer. D'abord le naufrage et leur survie, puis le blocage par les autorités locales anglaises qui refusent de laisser les Français reprendre leurs droits sur le territoire, ce qui empêche le chef de famille d'occuper ses fonctions de notaire-greffier de la colonie et donc de toucher ses gages pour faire vivre la famille. Ensuite c'est la vengeance du gouverneur français contre ce même père de famille pour avoir critiqué ouvertement ses actions lors du naufrage de la Méduse et après le drame. Alors qu'ils sont contraints de vivre de peu sur une île du fleuve, le gouverneur leur coupera les vivres. Ce qui amènera d'autres drames. Malgré ces difficultés cela n'empêchera pas Charlotte et sa soeur Caroline, les plus âgées des enfants, de finir leur vie au Sénégal pour la première et au Sénégal puis à la Réunion pour la deuxième.

Au-delà du drame de la frégate et de la méchanceté que subit cette famille, l'auteur aborde un thème historique peu connu, celui de la recolonisation du Sénégal par les Français lors de la Restauration. Alors que le chef-lieu est encore Saint-Louis, Daccar n'est qu'une zone insalubre en bord de mer, le pays est soumis aux razzias des Maures et des Négriers pour s'approvisionner en main d'oeuvre à vendre sur les marchés locaux, ou bien sur ceux de Marrakech ou d'outre-Atlantique. Ces Français, comme tous colons, croient naïvement à la force de sa société et espèrent développer le pays pour y mettre en place notamment des exploitations agricoles rentables, comme le coton ou l'indigo.

Que cela soit pour le drame de la Méduse ou l'implantation française au Sénégal, je trouve que ce journal n'est pas dénué d'intérêt et, contrairement aux avis qui m'ont précédé, Je le conseille.
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}