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Critique de philonnet


Sheila Kohler
Quand j'étais Jane Eyre
Ce livre nous propose une investigation psychologique des motivations de trois auteurs, Charlotte, Emily et Ann Brontë.
Je déteste les biographies, et plus encore celles qui sont des reconstitutions « de chic » de la psychologie d'un auteur, ou d'un artiste et prétendent expliquer leur oeuvre par leur vie.
Ce livre a cette ambition, de mettre en parallèle d'une part les frustrations, les amours, les malheurs de vies marquées par la mort et le morbide et d'autre part les ressorts de la création littéraire.
C'est ce point de vue qui me semble contestable. La vie des auteurs est ce qu'elle est. Ni plus ni moins intéressante que la nôtre ou celle de nos voisins. Un roman est une aventure intellectuelle, imaginaire et sensible qui dépasse largement le plan du simple ressassement que ferait l'auteur de sa vie.
Je ne saisis donc pas nettement l'intérêt qu'il y a à tenter d'aborder un écrivain par la connaissance, ou pire, la reconstitution historique de sa vie, en le mettant en scène, en particulier dans son acte d'écriture. Parce que probablement, de ses motivations intimes, nous ne pourrions jamais venir à bout ; et que ce qui nous reste essentiellement, c'est son oeuvre.
Lisons donc l'oeuvre des soeurs Brontë. Elle seule est intéressante. Lisons Wurthering Heights, ou Jane Eyre, et laissons les morts là où ils sont.

Le travail de Sheila Kohler s'apparente pour moi à la nécrophagie, et consiste à se faire une gloire littéraire sur le dos des morts, sans pour autant nous révéler la grandeur de leur oeuvre.
Le seul intérêt que j'ai trouvé à ce livre est sa composition, et sa lecture à plusieurs voix ; le fait d'envisager le récit selon plusieurs points de vue, en donnant alternativement la parole à l'une ou l'autre des protagonistes, forme un ensemble vivant et agréable à lire.
Bref tout l'opposé de la complexité et de l'âpreté des oeuvres des trois soeurs…

Michel le Guen
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