Un jour, je lui ai demandé quelle était la différence entre chanter et jouer et il m’a répondu que pendant une chanson, il pouvait lui arriver de penser à autre chose, ce qui est impossible au théâtre où il faut être en état de jeu à chaque instant. Au théâtre, il n’y a pas de place pour la mécanique : il faut être dedans, comme si c’était la première fois qu’on jouait. Michel, bien sûr qu’il peut être moins bien et qu’il peut moins mettre le turbo certains soirs, mais il sait que ça fonctionnera sur son charisme.
C’est très juste. Évidemment, le meilleur auteur pour Sardou, c’est lui-même. Il a d’ailleurs écrit seul des chansons magnifiques. Prenez Petit, Le Surveillant Général ou encore Musulmanes. J’ai toujours estimé qu’il était un excellent auteur : très spontané, très naturel, doté d’une grande inventivité dans les formules.
C’est quelqu’un de rapide, qui comprend vite et qui, par conséquence, supporte difficilement la routine. C’est un autre paradoxe : le théâtre exige une discipline assez rigoureuse, on peut parfois trouver fastidieux de jouer le même texte tous les soirs, mais il semble pourtant aimer cela plus que tout.
Pour s'en convaincre, il suffit de retrouver les citations d'époque des uns et des autres. Barbara : c'est un homme pudique et drôle. Fragile, surtout.
Carlos : Michel, c'est de la poigne et de la tendresse.C'est un éclat de rire qui va facilement jusqu'aux larmes. C'est mon ami.
Dans ce lien invisible et singulièrement anonyme qui m'unit à > , L'Olympia est donc une salle qui aura compté, tout comme elle lui aura importé au cours de son immense carrière.