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Critique de IsaPernot
Je remercie Babelio et les éditions Guy Trédaniel de m'avoir envoyé ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique. Il y a 20 ans (déjà !), j'étais allée voir au cinéma Blueberry, l'expérience secrète de Jan Kounen, très attirée, déjà à l'époque, par ce que le réalisateur avait à dire, sous couvert de western, sur sa découverte des plantes psychotropes au contact d'une tribu autochtone d'Amérique du Sud. le film en tant que tel m'avait un peu laissée sur ma faim, j'avais trouvé l'histoire inégale, mais j'étais ressortie de la salle très secouée à cause de la scène où l'on voit les visions du héros en transe. Ces visions m'avaient vaguement donné la nausée et éveillé en moi une certaine angoisse, et ce sont exactement les sensations que j'ai retrouvées en lisant Doctor Ayahuasca.
Ce livre est en effet rempli des visions que Jan Kounen a eues lors des nombreuses cérémonies au cours desquelles il a bu de l'ayahuasca. C'est fascinant parce qu'il décrit par le menu comment se déroule la cérémonie, l'absorption de la plante, les vomissements, l'ivresse, les visions, et toujours, toujours le chant du guérisseur ou de la guérisseuse pour l'accompagner, le guider et le ramener.
Les mots sont importants pour exprimer la sensation de purification, l'impression d'enlever des couches et des couches de pensées parasites pour devenir une personne plus joyeuse et bienveillante. Mais ils peinent à décrire la dissolution de la réalité et les images qui défilent pendant la transe. C'est là que le talent de dessinateur de Kounen prend le relais et c'est ce qui fait de ce « journal de bord dessiné » un témoignage précieux, comme si on accompagnait l'artiste dans ses visions, comme s'il les filmait avec une caméra mentale.
Ces dessins hallucinés donnent l'impression de toucher du doigt quelque chose de métaphysique, un peu comme si on se rendait compte qu'on est dans la Matrice et qu'on commence à voir au-delà de l'illusion. C'est réellement fascinant… et ça me donne envie de partir en courant, allez savoir pourquoi. (Peut-être parce que je déteste perdre le contrôle et qu'il faudrait une sacrée dose de confiance et de lâcher-prise pour s'abandonner à une telle expérience ?)
En tout cas, je suis très contente d'avoir lu cet ouvrage graphique et je pense que c'est très important qu'un tel témoignage existe. Kounen cherche véritablement à créer un pont entre notre civilisation occidentale et la sagesse ancestrale des peuples autochtones et je pense qu'il y parvient, notamment dans les dernières pages, quand il écrit :
« La nature est la plus puissante des technologies. Je viens d'elle, je suis une de ses parcelles ou cellules. Je suis un élément d'un vaisseau intelligent traversant le vide intersidéral.
Les indigènes ont conservé cette connaissance, cette alliance avec le vaisseau et ses interfaces intelligentes, les plantes enseignantes. »
Journal illustré, témoignage transcendant et vibrant hommage aux guérisseurs shipibos qui sont devenus comme une deuxième famille pour l'auteur, Doctor Ayahuasca est un ouvrage puissant qui ne laisse pas indifférent.e, loin de là. (J'avoue que je serais tout de même curieuse de savoir pourquoi ces visions emplies de serpents me déclenchent une angoisse quasi-existentielle. Aurai-je le courage de poursuivre cette exploration ? La réponse au prochain épisode, peut-être.)
Lien : https://aujourdhui-je-maime...
Ce livre est en effet rempli des visions que Jan Kounen a eues lors des nombreuses cérémonies au cours desquelles il a bu de l'ayahuasca. C'est fascinant parce qu'il décrit par le menu comment se déroule la cérémonie, l'absorption de la plante, les vomissements, l'ivresse, les visions, et toujours, toujours le chant du guérisseur ou de la guérisseuse pour l'accompagner, le guider et le ramener.
Les mots sont importants pour exprimer la sensation de purification, l'impression d'enlever des couches et des couches de pensées parasites pour devenir une personne plus joyeuse et bienveillante. Mais ils peinent à décrire la dissolution de la réalité et les images qui défilent pendant la transe. C'est là que le talent de dessinateur de Kounen prend le relais et c'est ce qui fait de ce « journal de bord dessiné » un témoignage précieux, comme si on accompagnait l'artiste dans ses visions, comme s'il les filmait avec une caméra mentale.
Ces dessins hallucinés donnent l'impression de toucher du doigt quelque chose de métaphysique, un peu comme si on se rendait compte qu'on est dans la Matrice et qu'on commence à voir au-delà de l'illusion. C'est réellement fascinant… et ça me donne envie de partir en courant, allez savoir pourquoi. (Peut-être parce que je déteste perdre le contrôle et qu'il faudrait une sacrée dose de confiance et de lâcher-prise pour s'abandonner à une telle expérience ?)
En tout cas, je suis très contente d'avoir lu cet ouvrage graphique et je pense que c'est très important qu'un tel témoignage existe. Kounen cherche véritablement à créer un pont entre notre civilisation occidentale et la sagesse ancestrale des peuples autochtones et je pense qu'il y parvient, notamment dans les dernières pages, quand il écrit :
« La nature est la plus puissante des technologies. Je viens d'elle, je suis une de ses parcelles ou cellules. Je suis un élément d'un vaisseau intelligent traversant le vide intersidéral.
Les indigènes ont conservé cette connaissance, cette alliance avec le vaisseau et ses interfaces intelligentes, les plantes enseignantes. »
Journal illustré, témoignage transcendant et vibrant hommage aux guérisseurs shipibos qui sont devenus comme une deuxième famille pour l'auteur, Doctor Ayahuasca est un ouvrage puissant qui ne laisse pas indifférent.e, loin de là. (J'avoue que je serais tout de même curieuse de savoir pourquoi ces visions emplies de serpents me déclenchent une angoisse quasi-existentielle. Aurai-je le courage de poursuivre cette exploration ? La réponse au prochain épisode, peut-être.)
Lien : https://aujourdhui-je-maime...
