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Critique de bede08


Un homme ébranlé, Pascale Kramer.

Claude est atteint d'un cancer du poumon. Se sachant condamné, il a refusé les traitements lourds et douloureux et imposé à sa famille cette décision. Tout le monde a déjà accepté cette situation qui sous-entend qu'elle sera de courte durée et que le temps présent n'est qu'un sacrifice inutile.
Simone sa compagne, Cédric (fils d'un premier lit), ne comprennent donc pas que tout à coup, après avoir revu Gaël, un enfant illégitime que Claude a conçu une dizaine d'années plus tôt, le malade décide de se soigner : comment se fait-il que ce gosse qu'il n'a pas élevé et qui l'ignore provoque un tel geste d'amour, une prise de conscience tardive auxquels ni Simone qui partage son quotidien, ni Cédric n'ont eu droit ? Pour Simone, il s'agissait juste « de savoir ce qui le tuerait, et de quelle façon, et quand ? » (P66) quand » le traitement avait juste ajouté le mensonge à l'incertitude de l'attente ».
Le gamin, dix ans, grassouillet, curieux et insolent va déclencher chez Simone une étrange envie d'amour, un retour à l'attention gauche qu'elle lui porte. Pas seulement, il met la maisonnée en émoi quand il fugue, un jour, pour tenter de rejoindre sa mère…

Court roman, ce texte a la particularité de ne pas contenir de dialogues. L'auteur préfère s'attarder sur l'expression physique des personnages et de leurs tourments, sur leurs pensées profondes, intimes. L'atmosphère est lourde, la maladie pesante, les esprits vite irrités et rancuniers. Dans ce huis clos autour du cancer, l'auteur a l'originalité de mettre l'accent sur l'entourage du malade, plutôt que sur le condamné qui « sent parfaitement la mort en lui ». C'est dur, c'est noir, mais et heureusement, c'est très court.

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