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Critique de argali


Cela fait quelques années que je donne ce livre à mes élèves. Il s'inscrit à la fois dans le cadre du cours de sciences humaines sur la montée du nazisme et dans celui de français sur le roman épistolaire. Chaque année, je suis heureusement surprise de voir à quel point mes élèves accrochent et se lancent dans de longs débats d'idées concernant la fin du livre.
Ce bref récit tout en finesse a été publié en 1938 pour la première fois. Visionnaire, il était loin d'envisager pourtant tout ce qui allait se passer ensuite.

Moins de vingt lettres suffisent pour nous raconter comment l'Histoire va s'insinuer entre deux amis d'enfance pour les séparer et changer leur vie à jamais. Se bornant aux événements, Kathrine Kressmann Taylor n'apporte aucune analyse ou commentaire à l'histoire. Elle nous livre des faits bruts et nous laisse le soin de les analyser nous-mêmes, de les comprendre, de les jauger. Les premières lettres sont chaleureuses, passionnées. Puis l'Histoire s'immisce entre Max et Martin et la fracture devient irréversible.
Fort, dense, machiavélique, ce roman secoue et ne laisse pas indifférent. Distillant quelques notions historiques et sociales à travers les échanges épistolaires des amis, il nous éclaire un peu sur la situation de l'Allemagne dans les années 30 et nous aide à comprendre. Mais comprendre est-ce pardonner ? Et quand la tragédie éclate, nous sommes renvoyés à nous-mêmes, à notre propre humanité. Qu'aurions-nous fait à la place de Martin ? A la place de Max ? Était-ce inéluctable ?
Pour moi, ce livre est un chef d'oeuvre.
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