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Critique de Bougnadour


Il y fort longtemps Bo Diddley chantait you can't juge a book by the cover (vous ne pouvez pas juger un livre par la couverture) eh bien le Fou du tzar est le parfait contre-exemple.
Que voit-on sur cette couverture ? Trois cavaliers dans un paysage terne fait de brume et de neige. le premier se détache des deux autres qui semblent le suivre avec peine, comme les trois personnages clés dans le roman : Timo von Bock, son épouse Eeva et son beau-frère Jakob Mettich (ou Mettik ou Mältik sans que l'on sache pourquoi).

Timo colonel de l'armée russe a été très proche du Tzar Alexandre 1er, tellement proche que celui-ci comptait sur Timo pour lui dire la vérité sur l'état de l'empire. Hélas il ne faut pas croire les monarques et le fantasque Timo prenant sa promesse au pied de la lettre lui écrivit un véritable brûlot. Sa franchise lui valut neuf ans de prison puis le bannissement sur ses terres estoniennes considérant que Timo était devenu fou.
L'intrigue à démêler est bien mince, Timo est il réellement devenu fou, simule t'il ou bien est il fou aux yeux des autres ? Quand on prend des positions extrêmes qui vont à l'encontre de l'ordre établit et séculaire, le risque d'être classé fou est grand.

Le récit mené par Jakob est terne et surtout très redondant et les allers et retours chronologiques le rendent fastidieux. Certes on apprend beaucoup sur la vie dans les campagnes en Estonie au XIXème siècle, la réflexion politique est présente mais ne va pas bien loin (la monarchie absolue c'est pas bien, une démocratisation serait mieux). Les personnages sont plutôt simplistes : Timo archétype de l'idéaliste, sûr de son fait et sans sens politique, sa femme Eeva simple paysanne que le provocateur Timo a choisi pour choquer sa classe sociale et qui pour cela le suivrait en enfer sans penser par elle-même, Jakob qui observe et cherche à savoir plutôt qu'à comprendre et enfin les représentants du pouvoir plus obtus les uns que les autres. Au final c'est la vie de Jakob qui s'avère être l'intérêt du roman sans que cela le rende passionnant.

Ce très long roman, qui à mon sens aurait gagné à être deux fois moins long, a obtenu le prix du meilleur livre étranger en 1990, c'est donc qu'il a des qualités majeures. Malheureusement je n'ai pas su les détecter et ce voyage enneigé en Estonie m'a paru bien ennuyeux.
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