AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nounourche


Babel, oeuvre monumentale, dont on reconnaît tout de suite la richesse et le travail. J'étais loin, en ouvrant la première page, en suivant les aventures de Robin, de m'imaginer ce qui allait s'ensuivre. La dernière page du roman a pourtant un peu le même goût que la première , où Robin voit sa mère à côté de lui, avant que le professeur Lovell n'arrive le sauver et que sa vie prenne un tout autre tournant. Néanmoins entre le début de l'ouvrage et la fin, il y a tout un monde. Même si le narrateur nous avertit d'une tension toujours plus grandissante, en intervenant de temps en temps , nous l'ignorons, sans chercher à l'entendre. C'est vrai c'est agréable de se plonger dans la vie étudiante de Robin. Les descriptions de ce vieil Oxford sont enchanteresses grâce à la plume précise et fournie de l'auteur. le groupe d'amis fonctionne avec une synergie folle : on prend plaisir à les voir évoluer, surtout dans ce milieu universitaire élitiste. Notre intellect est satisfait quand nous découvrons nous aussi toutes ces informations linguistiques et historiques et il n'est pas déplaisant de lire des dialogues intelligents, explicatifs et intéressants. Et puis, il y a quelques événements, quelques aventures en arrière-plan, sans oublier les examens qui viennent pimenter tout ça, ainsi qu'un peu de politique et de géopolitique. L'idée du concept d'argent, à travers les langues est originale, l'univers est crédible et bien construit. Oui jusque là le lecteur est satisfait.

Si vous n'avez pas encore lu ce livre où si vous ne l'avez pas terminé, je vous déconseille de poursuivre cette critique car le Babel que vous découvrez n'est pas le même que celui que vous quittez : la tension qu'on a voulu ignorer se déverse en torrents, tout s'enchaîne à un point que l'on n'aurait jamais pu imaginer. Babel prend un aspect sombre et dramatique. C'est peut-être la grande force du roman. Il est certes finalement assez politique mais il est réaliste, dans une certaine mesure : on comprend qu'il y a toujours des injustices, que « l'happy end » réel n'existe pas, que les luttes sont destinées à se poursuivre . La deuxième partie de l'ouvrage est très poignante parce que la première est divertissante. Après la légèreté s'abat le grave le sérieux , à l'image de notre lecture qui va en crescendo. Chaque personnage a une psychologie bien définie . L'auteur décrit leurs pensées : si on est tous capable de comprendre pourquoi certains choix on été faits, il est malgré tout difficile de se positionner. On subit presque aussi impuissants que les protagonistes notre lecture. On assiste à une déchéance pure et simple qui n'est pas enjolivée. C'est peut-être un roman de fantasy, mais si ancré dans l'histoire et la ville qu'il rebondit en nous et le rend en fait très moderne .
Babel, ce n'est pas une tour à prendre, c'est surtout un combat à mener .
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}