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Critique de Alfaric


Je suis bien embêté pour parler de "Bleach", car si globalement j’ai trouvé cela très sympa pour un début de manga, force a été pour moi de constater que les bonnes qualités côtoient pas mal de défauts/limitations… Faute d’intrigue principale clairement identifiée, va-t-on vers un bon shonen nekkestu des familles ou un shonen maintream à rallonge où à chaque arc on recommence exactement la même chose que dans l’arc précédent ?


Ichigo Kurosaki est un adolescent qui peut voir les esprits (archétype désormais classique de la plupart des shonen de type fantastique), mais par un concours de circonstance il se retrouve doté des pouvoirs de la shinigami Rukia Kuchiki âgée de 700 ans et c’est à sa place qu’il va devoir guider les gentils fantômes vers le Soul Society et envoyer les méchants fantômes en enfer (les Hollows, équivalent des traditionnels yokai dans l’univers crée par l’auteur).
C’est basique, c’est classique mais c’est solide ! La série ne vise pas l’originalité et s’en moque royalement car à bien des égards Tite Kubo rafraîchit, modernise et améliore le mythe du chasseur de yokai avec au départ des tomes bien écrits car bien remplis et bien rythmés sans être précipités. Mais les éléments fantastiques du manga ne cessent de se contredire, et j’ai vite compris pourquoi : on reprend à la fois "Yuyu Hakusho", où les instances célestes voulaient empêcher les démons de venir semer la destruction dans le monde des humains, et d’"Ushio et Tora", où les autorités spirituelles voulaient empêcher les âmes dévoyées de se transformer en démons destructeurs (donc j’imagine que par la suite, comme dans ces 2 mangas, on verra qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de la Soul Society ^^). Le manga recycle ces 2 grands classiques des années 1990, sauf que leurs backgrounds ne sont pas compatibles sans un effort de worlbuilding qu’il a pu ou voulu faire d’où les incohérences qui apparaissent de ci de là.
J’ai bien aimé le côté "Men In Black" du manga, et le duo Ichiro / Rukia marche à merveille (même s’il emprunte initialement au duo Yusuke / Botan de "Yuyu Hakusho"). Rukia squatte la chambre d’Ichiro (au plutôt son placard ^^), Rukia le suit comme son ombre au lycée… Mais cela aurait été gentil d’expliquer cette histoire de gant magique qui permet en frappant Ichiro à la tête de le faire passer en mode samouraï du monde des esprit (même si je sais bien que cette dissociation corps / esprit est là pour amener des quiproquos marrant).
C’est vraiment dommage de ne pas avoir davantage travaillé sur le duo (et d’éliminer quelques bonnes vieilles incohérence des familles : je ne supporte pas quand une œuvre contredit les règles qu’elle vient juste d’édicter…) Personnellement, je pense qu’il y aurait eu mieux à faire s’y avait du cohabiter dans le même corps avec une Ichiro devant assumer le rôle de shinigami de Rukia en ne sachant rien du monde des esprits, et Rukia devant assumer le rôle de lycéen d’Ichiro en ne sachant rien du monde des ados : Cela aurait vachement bien ! (en plus le mangaka l’a fait avec Kon le temps d’un récit, donc il y avait moyen de développer le truc). Et puis on pouvait approfondir encore le truc avec Rukia ne pouvant pas ou ne voulant pas regagner la Soul Society (de peur d’être réprimandée ou humiliée), mais j’en demande sans doute trop…

Pourquoi rajouter un côté sitcom/drama familial pour ne pas en faire grande chose ? Dès qu’on aborde le sujet, tout le monde semble passer en mode cabotinage. C’est con, il y avait mieux à faire avec un père veuf dépassé par ses responsabilité, un grand frère endossant le rôle de sa mère, et deux petites sœurs craignant de se le faire piquer et de le voir voler ses propres ailes en dehors du cercle familial.
Pourquoi rajouter un côté school life pour ne pas en faire grande chose ? Dès qu’on aborde le sujet, tout le monde semble passer en mode cabotinage. Et puis pas super discrets du tout les archétypes de la séductrice lesbienne et du bon copain otomen… Et ne parle même d’Orihime Inoue et Tatsuki Arisawa qui sont un gros plagiat des personnages féminins d’"Ushio et Tora", Mayuko Inoue et Asako Nakamura … Par contre pas de fanservice relou pour otaku, et ça c’est bien, mise à part la copine pas très maline d’Ichiro qui est qualifiée de « beauté à grosse poitrine » (peut-être un clin d’œil à Tomoko Nomura de "GTO" ^^).
D’un autre côté avec des shinigami habillés et équipés comme des samouraïs, je devais bien me douter qu’on irait vers un shonen à bastons dans la plus grande tradition… Et après tout c’est peut-être très bien ainsi car les combats sont cool (à condition de ne pas lire les dialogues principalement faits de « je vais te bouffer connard » / « non, c’est moi qui vais te trucider salopard »… j’ose espérer que le niveau est plus relevé en VO).

J’aime bien le style graphique du mangaka : c’est clair, c’est fluide, c’est dynamique. Le découpage sent la maîtrise et il pioche vachement bien dans la boîte à outils du dessinateur de shonens (bravo pour l’utilisation des lignes de vitesse !). Son charadesign est plutôt simple mais très efficace, et on s’attache assez vite à toutes ses créations. Et puis j’adore comment d’un seul trait Ichiro passe de looser à héros, ou Rukia de rassurante à inquiétante…
Sauf que ne n’accroche pas du tout au look vidéoludique des ses monstres, qui pour moi finisse par avoir des airs de pokémons/digimons chelou et sinistres.
Sauf que n’ai pas compris pourquoi des arrière-plans étaient trop souvent désespérément vides alors qu’il a du talent… Pour dessiner aussi vite qu’Eiichiro Oda ou pour gratter de l’argent sur le dos de ses assistants ? Mystère…

Et pour finir, GROS point noir :
Sérieux, j’en ai archimarre que Glénat laisse sévir le dénommé Bakayaro ! (qui en japonais veut dire « gros connard débile » donc tout un programme). Ce mec sabote peu ou prou la plupart les mangas qu’il touche avec un traitement des onomatopées parfois digne d’un kikoo de 7 ans… Bon, il s’est un peu calmé depuis qu’il a ruiné "Dragon Ball" et "Kenshin le vagabond" à la fin des années 1990. Mais c’est un fils-à-papa intouchable ou quoi ? Cela fait 20 ans qu’il effectue un travail médiocre, et j’ai même arrêté des super mangas à cause de lui tellement il avait dégueulassé les planches d’excellents mangakas (voir son œuvre de destruction sur le travail d’Akira Toriyama) Vivement qu’il quitte monde de l’édition ce mec-là : je ne le regretterai pas


Ce tome 1 comprend principalement deux récits avant d’en débuter un troisième :
- dans le 1er récit fait la rencontre de Rukia et hérite de ses pouvoirs
- dans le 2e récit, Ichiro doit sauver Orihime du fantôme de son grand-frère transformé en hollow
- dans le 3e récit, Chad met la main sur un perroquet possédé par le fantôme d’un petit garçon
C’est bien fait et cela avance vite et bien ! (surtout quand Ichiro arrive à purifier l’âme de Kurosaki)
Bref un super manga shonen pour les easy readers (les hardcore readers eux se feront leur propre opinion).
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