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Critique de Jall


Les romans régionaux ont la plupart du temps 2 particularités : une écriture insipide et des lecteurs locaux.
En ce qui concerne le Puits Amélie, de Marie Kuhlmann, je ne vous dirai pas que son écriture est exceptionnelle. Il se laisse lire.
En revanche, il serait dommage de n'en réserver la lecture qu'aux seuls alsaciens, voire haut-rhinois.
A travers le destin de plusieurs personnages qui évoluent autour de la petite commune de Wittelsheim, et notamment d'une jeune femme, on découvre l'ouverture et le développement des mines de potasse, pendant le période de l'Annexion. Les villageois, qui pouvaient vivre de leurs récoltes, et notamment de leurs vignes, le peuvent de moins en moins, certains vignerons servant d'intermédiaires avec de gros fabricants, privant les petits de ventes. C'est contre leur gré que les hommes vont se vendre à la mine.
On sent, grâce à ce livre, le destin pas si connu, des alsaciens et mosellans, allemands depuis 1871, qui ne parlaient quasiment que l'allemand et le dialecte en 1914. Ils ne pouvaient occuper de postes à responsabilité, ceux-ci étant réservés aux allemands (bien qu'ils aient la nationalité). Restaient en Alsace les plus pauvres et les moins instruits, bien souvent. Les autres ayant gagné la France en 1871.
En 1914, c'est logiquement que les hommes ont combattu du côté des allemands et en 1918, ce sont cette fois les français qui ont occupé les postes de pouvoir, méprisant vis à vis des autochtones qui ne parlaient pas leur langue.
C'est une histoire riche et bouleversante que celle de l'Alsace (et de la Moselle, qui n'est pas évoquée ici).
Certes, on peut reprocher un style simple, mais les faits sont à connaître, et pour cela, je recommande la lecture (facile) de ce livre.
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