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Critique de beatriceferon


Comme tout le monde, j'ai vu le film « Diabolo menthe » à sa sortie en salle (et j'ai continué à suivre sa réalisatrice).
Diane Kurys le faisait remarquer dans une émission littéraire (La librairie francophone), et on retrouve ses paroles à la fin de l'album, il arrive très souvent qu'on adapte des bandes dessinées au cinéma, mais, précise-t-elle « imaginer une bande dessinée à partir d'un film, il paraît qu'on ne le fait jamais ». Ce volume est donc une grande première.
Je ne me souvenais plus très bien du film. On souligne que Cathy Karsenty l'a scrupuleusement respecté. Pour ma part, j'ai eu l'impression de découvrir un choix de scènes importantes, mais qui ne sont pas vraiment liées entre elles.
Le découpage est assez classique, si on excepte certaines illustrations sans cadre ou les bords arrondis des vignettes. Les dessins sont très simples et je les ai trouvés très jolis, mais j'avoue avoir eu beaucoup de mal à différencier les personnages les uns des autres, car, à mon avis, ils se ressemblent tous.
J'ai beaucoup aimé les couleurs. La plupart du temps, il y en a peu et elles sont pâles, tendres, comme des dragées. Ainsi, très souvent, seuls le ciel et le sol sont colorés. On remarque aussi les vêtements : au début, la mère porte une robe de chambre grenat qui tranche sur les jupes et les T-shirts des filles. Même chose pour les manteaux des professeurs, car les élèves sont en blouses uniformes. Parfois, certaines planches offrent une palette beaucoup plus étendue. C'est le cas lors d'un pique-nique en forêt.
L'histoire se passe en 1963 et les soeurs ont treize et quinze ans. Elles sont plus âgées que moi, mais je retrouve de nombreuses situations que j'ai vécues. Si notre école, contrairement à celle-ci, était mixte, il n'y avait de garçons qu'en primaire et ils étaient perdus dans la masse des filles. Nous ne portions pas d'uniformes ni de blouses, mais d'affreux cache-poussière bruns, brodés du logo de notre établissement.
Jusqu'à un certain âge, les bas étaient interdits ainsi que le maquillage, mais aucune enseignante ne nous a lavé la figure, en revanche, ma mère si !
L'attitude des professeurs est ici très choquante. Il y en a une qui est antisémite : « Dreyfus ! - Non, c'est Levy, madame. - Oui, eh bien, c'est la même chose ! », celle qui ridiculise et dévalorise l'élève devant tout le monde, celle qui a des a priori : « Weber... Vous avez une soeur aînée dans l'établissement ? - Oui, mademoiselle. - Eh bien, ça promet ! »
C'est quelque chose qui me fait de la peine, car j'ai enseigné toute ma vie et je n'ai jamais rien fait de tel. Cela donne une mauvaise image de l'enseignement alors que la plupart des professeurs se dévouent corps et âme.
Tout au long de l'histoire, les filles écoutent des tubes de l'époque (« J'entends siffler le train » ou « La plus belle pour aller danser ») et dans les dernières pages, on voit défiler les paroles de la magnifique chanson d'Yves Simon qui, je pense, a contribué au succès du film, de sorte qu'on la fredonne en refermant le livre et qu'on la garde en tête un petit moment.
C'est un bel album qui m'a plu.
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