L'inventeur des microbes, pour paraphraser la jolie formule de
Marcel Pagnol, a eu un parcours plus complexe que l'image généralement véhiculée et c'est ce que tente de nous montrer ce numéro avec deux grands articles-phares: le premier portant sur Pasteur et le deuxième sur le développement des Instituts Pasteur.
Ce "saint" laïque, ce "savant dans la République" comme le sous-titre ce numéro de L'Histoire était en fait très attaché au régime impérial. Scientifique hors pair -et non médecin comme on pourrait être porté à le croire-, Louis Pasteur avait plusieurs cordes à son arc dont un sens certain de la mise en scène et de la publicité ainsi qu'un sens des affaires aigu : en ce siècle d'industrialisation de la France, il s'est associé à plusieurs entreprises pour y appliquer l'objet de ses recherches. "La science n'a pas de patrie" disait Pasteur: les Instituts Pasteur qui ont fleuri à travers le monde et la diversité des chercheurs qui ont toujours travaillé à celui de Paris le prouvent, cependant le savant en a une, exacerbée alors par sa rivalité avec Robert Koch, ou, plus récemment comme on a pu le constater dans la course au vaccin contre la Covid-19 impliquant les chercheurs des différents pays.
L'histoire de Pasteur et de sa postérité fait partie de l'histoire du monde avec le développement de la médecine tropicale et coloniale qui a permis des avancées certaines, parfois au prix cde la vie des colonisés comme "les effets secondaires parfois mortels de la fièvre jaune expérimentés par l'Institut Pasteur de Dakar dans les années 1940-1950". J'aurais aimé un développement plus étoffé sur cette dernière partie. Peut-être dans un prochain numéro?
Globalement, l'ensemble est intéressant mais je suis un peu restée sur ma faim.
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