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Critique de Calidia


Erik L'Homme est un écrivain de jeunesse à succès, connu notamment pour ses séries le Livre des Etoiles (une de mes saga d'enfance favorites !) et sa collaboration avec Pierre Bottero A comme Association. C'est bien le nom de l'auteur qui m'a donné envie de découvrir ce livre au titre poétique, car je dois bien avouer que le spitch était loin de m'inspirer.
Un grand merci aux éditions Calmann Levy et à Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce premier roman adulte de l'auteur dans le cadre de la Masse Critique.

Au final, je n'ai pas été surprise. L'intrigue ne m'intéressait pas plus que ça et résultat : je ne suis jamais vraiment rentrée dans l'histoire. Par contre, ayant déjà beaucoup lu de l'auteur en jeunesse et appréciant sa plume, j'ai adoré retrouver son style d'écriture et c'est pour moi le point fort du roman.

Je dis « roman » mais il s'agit presque d'une pièce de théâtre, ou d'un scénario de film, car le texte est composé quasi exclusivement de dialogues entre nos deux protagonistes : Lucius Scrofa et Anastasie.

Lucius Scrofa est un vétéran qui revient d'Afghanistan où il semble avoir vécu de terribles choses. Il débarque un jour sur sa Harley Davidson chez Anastasie, une jeune zadiste en quête d'aventures. Cette dernière se retrouve embarquée dans l'ultime cavale de Scrofa, sans en savoir le but.

Et ce n'est pas le but qui compte, mais bien l'aventure et les réflexions philosophiques qui égrènent les pages. C'est un roman sur le sens de la vie, sur la folie aussi, un road-trip que l'on vit en tournant les pages. Et les pages défilent à toute allure : de simples dialogues, aérés, qui content des actions plus qu'une histoire.

Je me suis assez peu retrouvée dans les personnages. Lucius Scrofa est un homme charismatique, intimidant, un peu bourru. Il ne mâche pas ses mots et peut parfois être cru dans ses propos (voire carrément vulgaire, ce dont on aurait pu se passer) :
« Ne te trompe pas, fillette, moi non plus je n'ai pas peur des mots. On peut même dire que je les aime. Quand ils habillent la vérité, pas quand ils la couvrent d'un voile, ou d'un linceul. »

Lucius Scrofa est un personnage littéralement fou, mais dans sa folie il voit le monde tel qu'il l'est, l'égratigne autant qu'il lui rend hommage :
« Il est vain de vouloir changer l'ordre du monde puisque le monde est toujours inattendu et que sa vérité est toujours plurielle. Il y a seulement ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. »

On pourrait attendre d'Anastasie qu'elle soit plus terre-à-terre, n'ayant pas vécu les horreurs de la guerre. Mais elle suit son mentor et amant sans poser de questions, se joignant à sa philosophie de vie presque mystique. Sa jeunesse donne de l'élan au roman mais elle pose aussi des questions quant à sa fascination - presque malsaine - qu'elle éprouve pour Scrofa.

L'aventure se centre sur ces deux personnages mais il en existe un troisième, en retrait, relégué aux dernières pages des chapitres. Il s'agit de Delmar, un officier chargé de poursuivre les fugitifs. C'est à travers lui et ses compte-rendu que nous arrivons à éclaircir le mystère qu'est Scrofa, si tant est que cela soit possible.

Erik L'Homme s'essaie au roman adulte et au roman contemporain, mais il n'abandonne pas pour autant les thèmes fantastiques. Les références au genre sont multiples (Sauron et le Mordor par exemple) et l'ambiance est aussi empreinte de spiritualité et de mysticisme.

J'aime toujours autant l'écriture d'Erik L'Homme et c'est ce qui m'a charmée dans ce livre. Si je n'ai pas totalement été convaincue par l'histoire et que je le préfère dans ses romans jeunesse, je suis curieuse de le découvrir dans de nouveaux romans destinés au adultes.
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