Entre portraits fort peu flatteurs et réflexions moralistes, la Bruyère peint une humanité faible, courtisane, nombriliste et ridicule. Trop sérieusement, il blâme, il fait entendre la voix de la morale, de l'ordre, de la soumission au souverain et à l'Eglise. Si les personnages dessinés sont souvent pittoresques, exagérés et justes, il manque à celui qui les prend pour modèle le sens soit du comique, soit de l'empathie. Ce que veut la Bruyère, c'est, par l'exemple du vice, corriger ses contemporains. Cela se sent trop. Il fait la morale et ne s'amuse pas assez de ce qu'il voit, parce qu'il le juge trop, parce qu'il donne trop de poids à ce qu'il nomme vertu, oubliant qu'aimer les êtres humains, c'est d'abord aimer leurs défauts.
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