Citations sur Les sorcières de North Hampton, tome 3 : Les Vents de S.. (3)
Freya se souvenait de son nom, mais ne se souvenait absolument pas de son passé ni de sa famille. Peut-être avait-elle survécu à la variole et la fièvre lui avait-elle fait perdre la mémoire. Ou peut-être avait-elle été témoin du massacre de sa famille, comme Mercy, et en avait-elle occulté l’horreur. Quand Freya s’efforçait de contempler son passé, elle ne voyait rien. Elle ne savait pas d’où elle venait. Elle se doutait que la douleur sourde en son cœur était due à l’absence de sa famille : elle savait qu’elle lui manquait mais, malgré tous ses efforts, elle ne parvenait pas à se rappeler son père, sa mère, ni les moindres frère et sœur. On aurait dit que quelqu’un avait effacé son passé, le lui avait pris, qu’il s’était envolé comme des feuilles emportées par le vent.
– Si Scott et toi devez vous marier, je veux un vrai mariage ! Annoncez-le dans le Times au moins !
Le jeune homme commençait à s’impatienter.
– Pardon ! tonna-t-il d’une voix de basse d’opéra, comme un roulement de tonnerre.
Ingrid soupira bruyamment et se retourna pour lui faire face. Hudson tendit le cou pour observer l’homme qui faisait facilement un mètre quatre-vingt-quinze, vêtu d’un élégant costume à rayures dont la veste pendait ouverte sur sa large carrure, le tout sous un riche pardessus en cachemire noir. Elle dévisagea la mâchoire carrée, les grands yeux vert pâle sous des cils et des sourcils cuivre clair, un nez fort. Un éclair la foudroya, et elle manqua lâcher ses sacs de shopping.
– Erda ? demanda-t-il.
– Thor ? dit-elle en fronçant les sourcils.
– Qu’est-ce qui se passe ? s’enquit Hudson. Est-ce que j’entends des voix ou viens-tu de l’appeler Thor ?
La caméra zoome sur une affiche : If you love life , you' ll love France .
( Si vous aimez la vie , vous aimerez la France) .