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Critique de Atonement


Je risque de m'attirer les foudres de bien des admirateurs de ce roman, comme je m'étais attirée les foudres de certaines de mes amies qui n'étaient pas du tout d'accord avec mes raisons de ne pas aimer ce livre.
Revenons un ou deux ans en arrière. Déjà grande amatrice de grands classiques, on nous demande de lire en littérature La Princesse de Clèves. J'en ai déjà entendu parler comme le premier roman psychologique écrit, et surtout écrit par une femme. Notre professeur nous prévient : le début est compliqué, et le style d'écriture ne nous plaira peut-être pas. En le feuilletant, je ne me fais pas de souci : j'apprécie ce genre de style d'écriture en général et j'ai hâte de découvrir le roman. Je lis ensuite que Madame de la Fayette parle des moeurs de l'époque, mais pas en les critiquant. Je passe outre, me disant qu'il ne faut pas s'arrêter à la moral de l'histoire mais essayer d'apprécier l'écriture. Pourtant, je finis par comprendre, au cours de ma lecture, que c'est impossible. Je n'y arrive pas. Après avoir passé les dix premières pages d'explications les plus redoutées, je n'arrive quand même pas à entrer dans l'histoire et la morale janséniste de Madame de la Fayette empeste le roman de bout en bout. « L'héroïne » (si on peut l'appeler ainsi), impossible de s'y identifier ou même de l'apprécier un minimum. Éduquée depuis sa naissance à avoir un jour un mari et à lui rester fidèle

Roman psychologique et d'amour, pourtant la personne la plus humaine finalement, c'est Nemours. La relation entre la Princesse de Clèves et de Nemours aurait pu être une magnifique histoire d'amour, mais la Princesse de Clèves est tellement froide, tellement enfermée dans ses principes. Finalement, Madame de la Fayette nous présente la Princesse de Clèves comme une femme vertueuse, un exemple pour toutes les jeunes femmes de son époque. Avancée littéraire, mais pas avancée sociale. « Mesdemoiselles, trouvez un mari, soyez vertueuse, méfiez-vous des hommes (tous immoraux, sauf votre mari bien sûr, à qui il faut absolument obéir!) et allez vous enfermer dans une maison religieuse le reste de votre courte vie si vous tombez amoureuse, ça voudra mieux ! » Heureusement que certaines écrivaines, inspirées par la langue mais pas par la morale de Madame de la Fayette, ont eu l'idée d'aller chercher le bonheur un peu plus loin que dans la maison religieuse et un mari bien placé, et qui se sont rendues compte que ce qui rendait la vie belle, c'était peut-être d'être avec les gens qu'on aime.
Peut-être relirai-je le roman dans 20 ou 30 ans, quand je serais assagie et moins révoltée, pour le plaisir de lire un classique qui en a inspiré tant d'autres au niveau de la langue. La Princesse de Clèves a au moins ce mérite.
Et donc pour conclure, oui, je fais partie de ces lycéens idiots incapables d'apprécier ce classique et qui le haïssent de tout leur coeur. Ne pas frapper !
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