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Critique de 5Arabella


Diplomate, haut fonctionnaire et militaire, Antoine de la Fosse, seigneur d'Aubigny a un peu pratiqué la littérature. Helléniste réputé, traducteur, il a aussi fait jouer quatre tragédies, dont ce Manlius Capitolinus, donné pour la première fois en 1698. C'est la seule pièce de l'auteur qui lui a survécue, elle a continué à être jouée très régulièrement tout le long du XIXe siècle.

La Fosse s'est inspiré de plusieurs sources pour cette tragédie. Tite Live tout d'abord, qui évoque le personnage, qui aurait été le premier Romain à être réveillé par les oies du Capitol, lors du siège gaulois, et donc le premier à les affronter et à les repousser, d'où son surnom de Capitolinus. Tite Live rapporte ensuite ses menées en faveur de la plèbe, et sa mort, précipité de la roche Tarpéienne. Mais Tite Live, en historien, rapporte des faits, sans histoire d'amour, et donc pour étoffer son intrigue, La Fosse puise dans d'autres sources, en particulier dans La Conjuration des Espagnols contre la République de Venise de Saint-Réal, où ce dernier évoque dans la description de cet épisode historique, le cas du conjuré, qui y a été introduit par un ami cher et qui a dénoncé le complot, en faisant promettre la vie sauve aux conjurés, clause qui n'a pas été respectée. Saint-Réal, avant d'inspirer La Fosse avait déjà servi de source à un dramaturge anglais, Otway pour la pièce Venise sauvée. La Fosse a sans doute eu connaissance de cette pièce, Voltaire a pointé un certain nombre de similitudes dans les deux oeuvres. Mais s'inspirer des oeuvres existantes était tout simplement incontournable à l'époque.

Au premier acte, Manlius, en conflit avec les sénateurs, fomente un complot sur le point d'aboutir. Il retrouve son ami, Servilius, qui a enlevé pour l'épouser, la fille d'un sénateur, Valérie. Ils viennent tous les deux à Rome pour essayer d'arranger leurs affaires.

Au deuxième acte, Manlius annonce à Servilius sa condamnation : l'enlèvement de Valérie va lui coûter toutes sa fortune, et tous ses titres. Il lui dévoile le complot, et lui suggère d'en faire partie. Rutile, un autre conjuré doute de Servilius, qui en signe de confiance, confie sa femme à Manlius.

Au troisième acte, Valérie a deviné le complot. Par ailleurs, Rutile teste Servilius en annonçant les exactions et assassinats auxquels se livreront les conjurés sur leurs ennemis. Il constate l'hésitation de Servilius à le suivre sur ce terrain.

Au quatrième acte, Valérie avoue à Servilius qu'elle a dénoncé le complot, et qu'elle a obtenu la vie sauve pour tous les conjurés, devenus impuissants. Manlius apprend la dénonciation, Servilius lui laisse penser qu'il en est l'auteur. Valerius, le père de Valérie, promet sa mansuétude au jeune couple, mais fait comprendre que les autres conjurés, en particulier Manlius, seront punis.

Au cinquième acte, Manlius est sur le point d'être condamné. Servilius, à sa demande, lui donne la mort en le précipitant, et en se précipitant avec lui, dans le vide.

La pièce est bien construite, sans rien de superflu, le climat romain bien rendu, les caractères des personnages bien dessinés, même s'ils ont tendance à être de toute une pièce. C'est bien fait, mais il manque d'un petit quelque chose de plus, d'un peu plus personnel, dans la vision des choses ou dans l'écriture pour en faire une oeuvre vraiment marquante.
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